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Faut-il faire des fiches pour l’ECN ?

La préparation de l’ECN est longue. Les modalités de préparation sont multiples et la question des fiches est souvent abordée.

Faut-il faire des fiches ? Non, je ne pense pas.

Pourquoi cette réponse tranchée ? Parce que ! Evidemment je ne détiens pas la méthode miracle mais j’aimerais vous exposer mon point de vue. Les fiches sont problématiques pour plusieurs raisons :

– chronophage

– lacunaire

– évolutivité médiocre

En effet quand dans les premiers mois de la préparation, en D2, on commence à rédiger des fiches, on ne sait pas encore ce qui va être essentiel pour le dossier qui tourne autour de l’item. Les fiches sont alors trop lourdes et leur rédaction prend un temps fou. Tout ce temps dédié à la réalisation d’une fiche est surtout anxiolytique. On est persuadé d’avoir bien travaillé en passant son après-midi à faire une fiche sur le myélome, mais pendant ce temps là à Necker… Pour moi ce temps aurait pu être investi à faire *sérieusement* des dossiers ce que je trouve plus rentable en terme d’apprentissage. Enfin, lorsque l’on relit une item après s’être planté dans un dossier, on y apprend toujours un nouveau truc : la pédagogie c’est la répétition.

Par ailleurs, il existe une myriade de bouquins de préparation aux ECN qui ont déjà essayé de concentrer la substantifique moelle et vous ont mâché le boulot. @MikeDeBakey me souffle aussi dans l’oreille, que le site PrepEcn.com a l’air de tirer son épingle du jeu. Libre à vous d’annoter ensuite des fiches déjà écrites pour les personnaliser. Veillez cependant à ne pas TOUT « stabiloter », sinon vous ne mettez plus rien en valeur.

Par contre, j’aime l’idée de tenir un carnet de note, plus ou moins indexé par ordre alphabétique ou thématique, pour marquer noir sur blanc les points difficiles à retenir.  On peut aussi inclure les pièges dans lesquels on est tombé lors d’un entrainement sérieux à la rédaction des dossiers. Si vous le choisissez assez épais, ce cahier pourra vous suivre lors de toute votre préparation. C’est le truc idéal à feuilleter dans les transports en communs, à la caisse du supermarché ou en faisant la queue à la Poste 😉

Enfin, cette position dogmatique ne doit pas être prise pour argent comptant, c’est simplement ma vision des choses. Notez que j’avais tout de même fait quelques fiches pour des thèmes auxquels je croyais particulièrement et ça m’a formidablement servi puisque j’avais fait le pari sur 10 thèmes dont la LLC, et c’est tombé l’année de mon ECN… Ainsi on peut s’autoriser à ficher quelques grands thèmes qui vous semblent vraiment intéressants et pertinents (non le sixième sens n’est pas interdit en Médecine, au contraire.) Enfin, je connais des esprits brillantissimes qui ont cartonné et qui ont utilisé des fiches, ne désespérez donc pas après ce post si vous êtes fan de vos fiches 😉

Bon courage

7 réponses sur « Faut-il faire des fiches pour l’ECN ? »

Salut, c’est moi la star citée plus haut (smiley lunettes de soleil).

Alors, ouais, je suis entièrement d’accord, les fiches que j’ai faites en D2 sont pratiquement toutes à la poubelle. Trop complètes, autant de fiches que de pages de cours, des tiroirs qu’on n’a pas besoin de réécrire en D3-D4 (tiroir MST, tiroir CTC…), qui prennent de la place sur une fiche.

Cependant, je déteste les fiches faites par les autres (intermémos +++++ pour ne pas citer de marques, prep ECN est pas mal pour les NPO/PMZ). Je n’ai jamais bossé dans un intermémo, toujours un gros bouquin (KB>Masson, Cahiers des ECN>Ellipses, Pilly) que je FICHE. (hahah, rire machiavélique).

En fait c’est une fausse fiche, j’y écris, voire recopie, tous les éléments que je ne connais pas encore, avec une SUPER page préliminaire : item n°XX, objectifs officiels, SOURCES++, PMZ, nombre de tours, nombre de pages (10p = 1h pour moi, ça m’aide à appréhender). Ca me sert de base, je peux compléter dessus toutes mes sources, sans avoir besoin de me reporter dans deux bouquins (genre la fiche HTA est faite avec de la cardio, de l’endoc, de la néphro, … etc…, la fiche pso que je viens de finir avec la rhumato et la dermato, parce que la partie rhumato est naze dans le bouquin de dermato, et vice-versa). Et dans mes sources, j’ai toujours un poly natio.

A mon avis, il faut passer très vite aux cas cliniques, dès le premier tour, pour avoir le plus de recul possible sur ce qu’on va devoir apprendre +++ recouper avec d’autres chapitres, et se mettre dans une situation « réelle ». Entre guillemets. Et après je mets le cas clinique à la suite de la fiche de l’item en question pour le relire, voir les fautes que j’ai pu faire, voire même le refaire (même si je pense que ça sert pas à grand chose).

Puis je fais une fiche de fiche, en gardant le minimum, dans un cahier : du genre les grandes listes de FDR, les facteurs pronostics, les classification de truc et de machin, les recos +++ et plein d’images. En fait je me fais un peu mon intermémo. Ca me sert +++ en veille d’exam ou avant une conf pour faire un dernier tour rapide.

En parrallèle j’ai un répertoire de noms propres que je complète au fur et à mesure. Parce que je retiens pas ça.

Et j’ai une règle importante : ne jamais ré-écrire deux fois la même chose. Genre la partie traitement de l’item 116 (MAI), c’est A-intro B-immunosup C-CTC voire item 174. Au pire je le complète.

Ouais et je connais le numéro des items par coeur, ça c’est horrible et j’y peux rien. Mais ça m’aide pour m’organiser. Aller hémato aujourd’hui, 143, 161, 162, 163, 164, 165, et 166 avec le 126. Vous êtes deg.

Voilà c’est ma méthode pour retenir les trucs, après, je peux pas vous assurer que ça fonctionne ou pas, ou verra ça l’année prochaine 🙂

Bonsoir,

Les fiches, je ne le saurai que dans trois mois si c’était une bonne idée ou non…
Mais personnellement j’ai toujours bossé comme ça, et je pense que garder une certaine « ligne de conduite » dans ses méthodes d’apprentissage est plutôt important.
J’ai effectivement jeté toutes les fiches faites en D1, D2, D3: trop longues, trop de blabla, simples recopiages condensés et imbuvables des polys.
Celles de cette année m’ont pris du temps, mais sont réduites à l’essentiel: une fiche bristol, maximum une A4 (sauf exceptions: diabète, AVC, épilepsie…)
Je suis arrivée au premier concours blanc en ayant à peine fini, et sans avoir fait vraiment de cas, sauf en conf. Résultat: une tôle.
Par contre, depuis le début du 2e tour, cela m’a permis d’enchaîner les cas et de revoir juste après les items en questions de façon synthétique, sans perdre de temps à retourner fouiller les gros polys, et sans paniquer parce que je ne connais pas par cœur le milliard de détails inutiles qui y pullulent…
Je ne sais pas si c’est en rapport ou non, mais le deuxième concours blanc s’est beaucoup mieux passé que le premier.
J’ai également fait un carnet par matières où je consigne les grosses boulettes et trucs qui ne rentrent pas, ainsi qu’un mini-bouquin de mots-clés, complété, pour les derniers jours.

Au final je suis une pro-fiche, et je crois surtout que c’est comme le reste: « applique TA méthode et ne regarde pas ce que font les autres! »

En terminant, merci pour ces conseils, découverts tardivement, mais toujours bons à prendre.

Bonne continuation!

Commentaire très intéressant (bien plus que celui de l’autre star à lunettes de soleil 😉 kr kr kr )

1) Les fiches faites au début sont nazes

2) ne pas faire de dossier ralentit l’apprentissage

3) par contre je ne suis pas sûr qu’il faille s’enfermer dans **sa méthode** ; bien sûr il n’y a pas qu’une façon de faire et c’est l’intérêt de mon bémol de fin de post, par contre il est bon de s’inspirer de tout ce que vous voyez de positif. Tout le monde est différent, il ne s’agit pas de copier le gars qui réussit en conf, mais si vous trouvez qu’il fait un truc malin ou qu’il a bien présenté sa copie, trouvez votre façon qui va dans la même direction

Je répète mon crédo : des dossiers, des dossiers et encore des dossiers ! Bon courage

C’est sûrement vrai qu’il peut être bénéfique de s’inspirer d’autres expériences…

Je voulais dire surtout qu’en arrivant en D4, on entend des tonnes et des tonnes d’avis différents du type « il faut faire ceci » ou « tu ne peux pas réussir sans cela » ou « à moins de X heures de boulot par jour tu ne peux rien espérer » et tout le reste (par exemple, les sous-colles: si je me plante je dirai que les autres avaient raison, mais personnellement je déteste travailler à plusieurs, ça ne m’apporte en général que du stress et une impression de perte de temps; c’est pourquoi, à part une ou deux sous-colles, j’ai choisi de zapper ce soi-disant « incontournable » de la D4…)

Je pense qu’à un certain stade on se connait un petit peu et, même si ce n’est pas forcément évident et nécessite des ajustements, on sait comment travailler efficacement, avec une méthode qui nous est propre et diffère selon chacun
(en particulier concernant l’apprentissage). Je trouve que c’est plutôt difficile, car cela nécessite un minimum de sérénité et de confiance en ses méthodes (confiance qui manque très souvent tout au long de l’année, certainement pour beaucoup).

Après, on peut s’inspirer d’autres expériences et piocher ce qui nous intéresse… Notamment en ce qui concerne la rédaction de dossiers, ou l’hygiène de vie par exemple.

Mais de façon globale, je pense qu’il faut, dans la mesure du possible, respecter son rythme de travail, sans s’éparpiller dans tous les sens au gré des conseils et recommandations diverses que l’on entend au cours de l’année, et qui à mon sens, font parfois perdre en efficacité…

Bonne soirée!

En guise de préambule, je vous cite le Maître du bateau Viking : la Basquette :
« J’étais contre, mais j ‘en ai fait lors de mon dernier tour avec 20 mots clés par questions. Ces fiches m’ont servies la dernière semaine pour un tour ultra rapide! »

concernant tes propos, beaucoup d’étudiants souffrent d’un manque de confiance en eux durant le D2 D3 D4.

La confiance en soi est une arme à double tranchant, je crois néanmoins que c’est important d’en cultiver un minimum pour ne pas céder au trouble panique. j’ai beaucoup moins vécu les phénomènes de stress engendré par les autres durant ma préparation de l’ECN qu’en P1 par exemple. On travaillait entre potes et on se soutenait moralement, untel était toujours plus fort dans tel ou tel truc, questions d’affinités ou de cerveau. Quoiqu’il arrive il est important de travailler pour répondre à ses objectifs et l’homme étant grégaire, je pense que l’on apprend même en entendant les autres se la péter sur tel ou tel sujet. Moi ça ne me paralysait pas, question d’état d’esprit compétitif. Je répète que dans toutes les compétitions ou concours il faut savoir être un peu objectif, ne pas céder à l’atermoiement perpétuel, et être conscient de ses points forts et faibles pour se focaliser sur les faibles. En progressant sur des points noirs on gagne drolement en confiance. Ca ne sert à rien de connaitre la troisième ligne de traitement de cancer de la prostate (Salut Michel C!) si l’on ne sait pas gérer sur le bout des doigt de la fluindione ou bilanter une thrombopénie.

Avec l’expérience, je peux te dire que vous êtes tous bons à la fin de la préparation. Simplement moi je trouve souvent que ce qui fait la différence c’est les étudiants qui ont vraiment compris quelle était la pierre angulaire de telle ou telle prise en charge et qui le montre bien dans leur copie. Il n’y a plus de problème de connaissance à la fin (ou si peu) il n’y a qu’un problème ***simple*** de présentation et d’organisation.
Bon courage

Ce bon vieux Bob, IADE au Samu d’ici, m’a répété pendant 2 semaines : « vous [les étudiants en médecine] savez tout ce qu’il faut faire, dans les livres etc. Maintenant, il faut HIERARCHISER tes connaissances et tes gestes lors d’une prise en charge ».

Il est trop cool Bob !

Sinon, je suis d’accord avec toi nfkb, chacun doit trouver sa méthode et la perfectionner en fonction de ce qu’on voit autour de nous, l’essentiel étant justement de bien retenir la pierre angulaire de toute prise en charge diagnostique ou thérapeutique… et ça ça vient avec la pratique en stage ou en garde, et avec les dossiers, pas de secret !

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