Catégories
ECN médecine pédagogie

Questions récurrentes sur la préparation de l’ECN

J’ai récemment reçu un mail de la part d’un sympathique D2 qui prépare la grande course en sac aka ECN. Ces questions sont tout à fait typiques, ainsi je trouve intéressant de partager avec vous les réponses.

Bref, ma méthode de travail est simple : a la semaine 1, je fais une première lecture, et je fais une première fiche, prenant entre 1 et 5 feuille pour les items les plus long. Je le fais sur le Collège des enseignants, en général. Puis, a la semaine 2, je replonge sur mon item, avec le site prepecn + le kb en général de la matière. Je complète ma fiche, et enfin je fais des fiches de fiches : Je fais tenir sur 1/4 de feuille des « réponse type » d’ecn, les truc que je dois apprendre par cœur : Ca peut être des bilan, des étiologies en listes, des traitements, des classification TNM pour les cancer, ect… 5 matières plus tard, ca m’en fait des fiches !
Mais deux principales questions me viennent en lisant votre blog :
1.      Vous êtes « contre » les fiches.  Je n’arrive pas a saisir comment c’est possible de travailler sans fiche : lors d’un second tour d’une matière, pensez vous qu’il faut se refaire tout le livre en entier (cardio  400 pages cde, 600 de kb…..) ? Parce que moi, je ne fais que relire mes fiches, et je me récite mes fiches de fiches…. C’est tout.

Bon bon bon, sans vouloir forcément diaboliser les fiches, le propos de notre collègue illustre bien les écueils des fiches : ça prend du temps et on les souhaite exhaustives : deux pièges. A propos du temps accordé à la rédaction des fiches, plusieurs problèmes. Tout d’abord la multiplication des sources prends du temps intrinsèquement, comparer, annoter, se procurer les différentes sources consomme du temps et de l’énergie. On cherche alors à construire une sorte de Graal de LA fiche parfaite sur LA question. Mais malheureusement au fil de l’apprentissage et de l’expérience des dossiers on se rend bien compte que l’on met dans sa fiche des choses qui nous paraissent trop évidentes ensuite et puis la fiche ne sera jamais exhaustive sinon c’est que vous êtes en train d’écrire un chapitre de l’EMC 😉 Prenez donc bien conscience que l’on peut toujours vous poser des questions « de réflexion » qui peuvent sortir des sentiers battus et des sempiternels tiroirs que les conférenciers rebalancent chaque année dans leurs dossiers pour meubler et avoir l’impression de vous tester efficacement. En conclusion, pour moi les fiches ça n’est pas la panacée. Si je devais tout de même faire des fiches aujourd’hui, je ferais des fiches qui associent un item à 5 à 7 notions clés. Avec la modernité, je mettrai aujourd’hui tout ça dans un fichier tableur Google Docs, comme ça je pourrai y avoir accès partout, et je pourrais même me tester avec des petits programmes comme gFlashPro sur iPhone/Blackberry/Android.

Vous prônez une méthode « réfléchie », en essayant de comprendre ce que le correcteur veut de nous. Malheureusement, certaine fois, on ne sait pas quoi mettre ! Exemple sortant de cancero, j’ai prés de 15 mots clef pour l’annonce/diag/prise en charge d’un cancer. Si je ne met pas tout, j’ai l’impression que l’on va pouvoir me sanctionner sur tout mot clef que je n’ai pas mis ! l’exemple de l’ECN 2004 m’as particulièrement marquer (il y en as d’autre plus récent, mais j’ai une dent contre celui-ci) : Question numéro 2 du 3eme dossier (pas pu faire de copier coller) de l’ECN 2004 sur l’utilité de réaliser des test pour confirmer la ménopause :NON 2 points, 2 pts pour la justification, et ensuite 3 points pour les test que l’on ferais si l’on débutait un Traitement hormonal substitutif (rien ne nous le demandais dans la question !!). Bref, pour conclure : J’arrive a hiérarchiser mes bilan (diag/d’extension/pretherapeutique) n
otamment parce que je les apprends comme ca, mais si je ne recite pas mes réponses toutes faites, je sais que j’oublierais pas mal de truc.

Bien sûr le jeu consiste à récupérer le maximum de points et la tentation du grand déballage est toujours tentante. Seulement par mes propos je tiens vraiment à faire passer plusieurs messages :

  1. Les rédacteurs de dossiers des ECN ne sont pas vos conférenciers d’internat. Vous vous rendez bien compte en lisant les annales qu’il y a un décalage non-négligeable entre les dossiers qui tombent et les dossiers classiques des conférences ou des livres. Il y a beaucoup plus de questions de réflexion, des questions où l’on vous demande d’expliquer votre choix thérapeutique. Et là il vaut mieux avoir COMPRIS les enjeux de la pathologie que de savoir réciter une liste de diagnostic différentiel.
  2. En déballant un catalogue de connaissance vous noyez le poisson. Vous ne faites pas ressortir le plus important et surtout vous perdez du temps. Cela est particulièrement flagrant sur les premières questions des dossiers où le stress fait déballer tous les réflexes/tiroirs. Si la majorité des points sont dans les dernières questions du dossier il y a de grandes chances que vous vous essoufliez sur la fin, et votre pari du grand déballage sera perdu.
  3. Comprendre la trame du dossier, notamment en le lisant et en l’analysant de A à Z permet d’éviter de tomber dans l’écueil du hors-sujet. Ca m’est arrivé sur le dossier d’angine de l’ECN 2004, quand on a l’impression de ne pas comprendre où veut en venir le rédacteur du dossier, quand on a l’impression que l’on est à côté de la plaque c’est bien souvent que l’on n’a pas compris le coeur du problème il faut alors rapidement se remettre en question !
Demiere rapide question : Je me pose une question concernant la flexibilité du correcteur : « antécédents de diabète et d’artérite des membres inférieurs avec macroangiopathie confirmée (terrain vasculaire) » Si il n’y avais pas terrain vasculaire, auriez vous compter les points pour arterite des MI avec macroangiopathie ? Question qui d’ailleur, se pose souvent pour moi dans les corrections : c’est ce que je voulais dire, mais c’est un synonyme/ca veux dire pareil/ect…
Les correcteurs sont des médecins, donc croyez moi ils comprenent les synonymes 🙂 La première phase de correction consiste même à se mettre d’accord sur les synonymes et les « périphrases » indiquant les mêmes choses. Et je prendrais même le contrepied de vos craintes : à titre personnel ça m’agaçait quand je sentais ce déballage : « artérite avec macroangiopathie (terrain vasculaire) » ou comment écrire trois fois la même chose ! Bien sûr on est formé pour répondre comme ça donc on y va mais je ne suis pas convaincu que les PU qui font les grilles cotent des dizaines de détails par question diagnostique. Autre point, j’ai l’impression que je m’attardais plus et/ou que j’étais plus indulgent avec les copies claires et aérées. Lorsque l’on a des dizaines de copies à corriger d’affilée, les torchons fatiguent et les copies propres nous font du bien. Je crois sincèrement qu’en soignant votre présentation vous pouvez gagner des « points de gueule » tout simplement parce que les correcteurs auront plus de facilité à vous trouver les points.
Bon courage !

 

 

 

8 réponses sur « Questions récurrentes sur la préparation de l’ECN »

Merci énormément pour tous ces conseils que tu nous distilles, c’est une véritable thérapie anti-stress de te lire..
Pour la question des fiches, il me parait pourtant moi aussi indispensable d’en UTILISER (surtout pas d’en faire à partir de 0..).Je trouve que celles de prepecn sont particulièrement bien réussies, avec des items construits sur la même trame à chaque fois (étiologies, clinique, paralinique, etc..) et surtout permettent de penser ECN dès la D2, mais ce n’est qu’un avis personnel..
Un point crucial: il faut surtout qu’elles soient modifiables ++++ 
Et puis si on est un geek et qu’on s’assume, on utilise le logiciel anki en complément, et là le sac se transforme en Rolls Royce pour la course..

Concernant la correction, les grilles sont simples, forcement et je rappelle qu’il y a double correction avec forcement une concordance entre les notes, donc il faut des grilles claires et simples, 8000 dossiers ça fait beaucoup

Je n’avais pas encore lu tous ces articles, voilà une bonne chose de faite 🙂
Merci pour tous ces conseils, je débarque en D2 en Septembre, et forcément, je commence à penser à la fameuse course en sac!
En parlant des fiches, je n’en fais personnellement quasiment jamais, mais il m’est arrivé d’utiliser celles des autres… Dans cet ordre d’idée j’entends souvent parler de prepecn… Un avis là dessus?

les fiches sont un outil comme un autre, elles peuvent être intéressantes. Ce que je dis juste c’est qu’il ne faut pas en abuser et je pense que c’est une perte de temps de passer des heures à ficher un item en D2 sachant qu’en D4 on aura compris autre chose de l’item et ça sera probablement plus pertinent, tchuss !

Je crois que chacun doit trouver la méthode qui lui convient. Le fait « d’écrire » une fiche active et renforce la mémoire visuelle. Perso, j’ai énormément de mal à me souvenir de qqc que je n’ai pas écrit. Mais quand je suis bien habituée à « ma » fiche, elle est comme photographiée dans mon esprit et je n’ai plus qu’à la « relire » quand je cherche à m’en souvenir.

je comprends votre avis, ce que je raconte n’est pas une méthode applicable à tous. Je tiens juste à vous mettre en garde quant au temps passé à faire ces fiches. Je préfère personnellement le temps investi dans la préparation sérieuse de dossier ou en stage à questionner les médecins sur les enjeux de chaque maladie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *