Catégories
course à pied podcast podcast jogging bonito

Non à la pépégé

Ca y est, tout le monde s’est bien gavé. Les yeux plongent vers la balance et les résolutions de nouvelle année se déclament à droite et à gauche. Il fait froid, il fait noir et ça serait tellement cool de rester fit en tournant son attention vers la préparation physique générale trop négligée…

 

 

Et ben non ! Moi, je ne ferai pas de PPG cet hiver. J’en ai rien à foutre de mon poids et mes muscles sont ce qu’ils sont, je fais avec ce que le Bon Dieu m’a donné et c’est pas de me coller le dos contre un mur en simulant une défécation qui va me permettre d’aborder sereinement les pentes alpines cet été.

 

Chers auditeur, vous pouvez d’ores et déjà mettre en vente votre Compex sur le bon coin, croyez moi la PPG c’est de la marde. Ma chronique ne fera qu’enfoncer le clou dans le cercueil de ces mauvaises habitudes rabachées dans les médias. Les conseils sont morts, faites ce que vous voulez ! vive la liberté !

 

En effet, pour moi PPG sonne comme une nouvelle taxe balladurienne. Une ponction sur votre temps alloué au sport. Et, en bon sociétaire de notre monde capitaliste individualiste je n’aime pas qu’on me prenne mon temps pour rien et c’est exactement l’impression que j’ai avec la PPG. Lorsque j’ai fait de la PPG je n’ai pas ressenti spécialement de plaisir et encore moins de progrès en course. Quant à la prévention des blessures, ben je ne sais pas quoi vous dire. A l’époque où j’en faisais je ne sais pas si j’avais moins de bobos qu’aujourd’hui. (C’est d’ailleurs une page de logbook que j’ai ajouté récemment, on oublie parfois les difficultés qu’on a traversées, notez les amis, notez, il en restera quelque chose)

 

Alors bien sûr, il n’est peut-être pas judicieux de tout balancer dans le même sac, il y a plusieurs pratiques qui se cachent derrière l’acronyme PPG. Je tire les boules du sac comme dans Motus : musculation, Pilates, Crossfit, functional training, étirements, yoga ? , plyométrie, <dit en dégueulant>électrostimulation</vomito>. <JINGLE> boule noire.

 

Alors voilà, je vais le dire simplement et on n’en parle plus : l’électrostimulation est une vaste blague. Pour moi ce truc n’est qu’un anxiolytique pour le sportif qui flippe à l’idée de se reposer. Ainsi il a l’impression de muscler ses quadris devant “Mariés au premier regard”. Moi, à part muscler ma haine de la télé et me faire mal ça ne me fait rien.

La course à pied est la magnifique traversée de l’espace et du temps avec notre corps sublime et on pourrait restreindre l’entraînement à s’électrocuter devant la télé ? Je pense sincèrement que l’entraînement développe des adaptations neurologiques importantes et concentrer les progrès dans le muscle est une erreur.

 

Autre mode : les salles de fitness revisitées par des bouffeurs de protéines cocaïnés. J’y ai goûté aussi et ça, ça m’a fait marrer. J’aimais bien suer entourés de corps musclés qui me laissait envisager que mon corps de sprat allait pouvoir se transformer. Ce nouveau focus sur l’aspect du corps n’était sans doute pas étranger au fait d’avoir fait mon entrée dans le monde du triathlon, mais c’est un autre sujet. Revenons aux salles “ounch ounch” ! Au bout d’un moment j’ai compris leur petit jeu : la nouveauté ! toujours la nouveauté ! quinze milles exos différents qui justifient toujours la présence d’un coach Full Metal Jacket et de sa ribambelle d’instruments contraignant vos muscles, vos os et vos tendons. Ainsi, impossible de faire la même chose sans eux. J’ai aussi vécu des changements de tarifs au fil des séances avec de fortes incitations à poursuivre car mes progrès étaient intéressants et que je ne devrais pas m’arrêter en si bon chemin. Hum. J’ai comme une petite alerte bidale qui s’allume là… Bref, on m’a pris pour un jambon juste bon à aligner des squats en boîte (ceci était une tentative de phrase slamée).

 

Après y’a tous les trucs “doux”, rien qu’à en parler on a l’impression qu’on va se faire câliner, que notre bien être va augmenter, que notre transit va devenir parfaitement réglé et que nous allons nous épanouir comme de petites Edelweiss sur un alpage suisse. Alors peut-être que les étirements c’est bien, peut-être que le yoga c’est top mais moi je ne sais jamais si je mets dans la bonne position lorsque je suis tout seul comme un gland chez oim. La solution ça serait ptêt que je fasse des selfies pour Instagram, ptêt que des yeux attentifs et bienveillants m’enverraient des likes en cas de réussite. En tout cas, le truc bien avec les étirements, c’est que vous pouvez écouter notre merveilleux podcast artisanal tout en pratiquant votre activité. Pour ce bon point je n’avancerais pas plus sur le terrain de la critique.

 

Après ces vérités durement énoncées, je dois bien modérer mon propos pour ne pas vous Trumper. Y’a des trucs utiles. Mais pour ma part, je pense que ça concerne le très haut niveau qui cherche à gagner des pouillèmes sur un chrono. Ainsi la plyométrie bien encadrée et la musculation avec des charges sérieuses peuvent apporter des bénéfices aux meilleurs athlètes, mais pour nous franchement ? #JPLQ

 

Pour conclure, je vous donne LE truc pour progresser en CAP :

 

COUREZ !

 

Cette chronique a été écrite pour l’épisode 3 de Jogging Bonito

18 réponses sur « Non à la pépégé »

Bravo !!!!
J’adore cette vérité tellement évidente que tant l’oublient : « Pour conclure, je vous donne LE truc pour progresser en CAP :

COUREZ ! »

Genre « faire le truc pour lequel notre corps a été sculpté par des millions d’années d’évolution ? ».

Oui, un peu de bon sens ne fait pas de mal.

Pour progresser dans quelque chose il faut pratiquer ce quelque chose régulièrement, le reste n’a d’intérêt qu’à la marge.
Tout à fait d’accord avec toi Rémy 🙂
…mais pas sur l’inutilité absolue de gestes faits en muscu en renforcement ou de techniques d’étirements doux façon Taï-chi/Kata qui permettent de limiter les tensions musculaires.

Quel bonheur que ce « retour » au bon sens .
Quel bonheur de voir mis en doute les « dogmes »
Après le fractionné et les séance VMA, la PPG, quelle est la prochaine étape?

Tu n aimes pas la ppg, ok n en fais pas. Mais dire que c est inutile, ca semble être pour se convaincre et dédouaner d en pratiquer…
C est utile pour tout le monde, en prévention de blessure, amélioration de l economie de course, de la posture…
Courir plus pour progresser, bien sûr, mais il y a aussi des limites. Et un corps non préparé à aligner les bornes (par de la ppg) risquera rapidement la blessure.
Après forcément si pour toi ppg = crossfit en salle de musculation… ;)₩

Bonjour, merci pour ton commentaire. Je demande une chose : une preuve ! Montre moi un travail scientifique bien fait prouvant l’intérêt de la PPG pour un sportif amateur.

Il te faut carrément des preuves scientifiques… 😉

Il y a ceci par exemple: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24532151

Mais je serais plus convaincu par le retour du terrain et l’expérience de coachs et entraineurs de clubs qui suivent des milliers de coureurs et constatent au quotidien les bienfaits de quelques exercices de renforcements.
Je suis également sûr que si tu regardes les vidéos d arrivée d un marathon, tu reconnaîtras facilement ceux qui font de la ppg et les autres… 😉

Enfin je doute que cela puisse te convaincre, chacun sa position et sa pratique sur le sujet. Je trouve simplement un peu fort de dire que c est complètement inutile. Certains en profiteront de toute façon plus que d autres.

Mathieu, merci pour tes réponses qui me font réfléchir. Puis je te demander pourquoi est-ce que mon propos te fait réagir ? Qu’est-ce qui se passe en toi quand tu lis ou écoutes cette chronique ?

Il ne se « passe » rien de particulier. Je donne simplement mon avis sur un sujet qui m intéresse, le tien étant à l opposé de ma pratique, de mes constatations et lectures. Le ton et la position très radicale invite aussi au débat, ce qui je pense est un oeu l effet recherché.

okay, on va discuter autour d’un cas, n=1 comme on dit.
Qu’est-ce que tu fais comme PPG ?
quelle fréquence ?
quelle durée ?
quels exos ?
depuis quand ?
quel passé de coureur ?
as-tu amélioré des chronos qui stagnaient grâce à un programme de PPG spécifique ?
as-tu déjà eu des bobos de coureurs ?
la PPG a t elle déjà permis de te séparer d’un de ces petits bobos chroniques qui nous embêtent tous un jour ?
as-tu du plaisir à faire la PPG ?
le vois tu parfois comme une contrainte ?
la PPG est-elle parfois un succédané à l’entraînement de CAP si la météo est mauvaise par ailleurs ?

Squat, mollet, pompes et variations, tractions, gainage dynamique, etc… Le tout principalement au poids du corps.
2-3x par semaine, cela prend 45′-60′. Depuis plusieurs années, et parallèlement à ma progression en course à pied, donc difficilement mesurable.
Pour le haut du corps, c’est également pour garder une certaine harmonie / équilibre musculaire. J’ai également d’autres objectifs que la course à pied, axés sur la gymnastique, donc pas forcément pertinent ici. J’en fais plus qu’il est nécessaire/utile pour la course à pied.
Mais pour le bas, cela m’a notamment permis de ne plus avoir de périostite tibiale, dont j’ai souffert à mes débuts.
Quant au gainage, j’ai toujours pu très bien finir mes marathons et je pense que cela n’y est pas étranger.
J’ai du plaisir à la pratiquer.
La météo n’est pas un frein à mon entraînement, quel qu’il soit… donc pas utilisé en remplacement.

@cayetanensis: La PPG c’est gratuit, donc je ne vois pas le conflit d’intérêt…

[quote]Mais je serais plus convaincu par le retour du terrain et l’expérience de coachs et entraineurs de clubs qui suivent des milliers de coureurs et constatent au quotidien les bienfaits de quelques exercices de renforcements.[/quote]

Je serais convaincu si le vendeur de PPG me dit que ça marche, paye ton conflit d’intérêt !

Répondre à daddy Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *