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anesthésie-réanimation médecine

Brève de couloir…

Semaine d’astreinte. Dimanche après-midi, je reviens pour (re)faire le tour aux soins intensifs et soins continus avec l’interne de garde puis enchaîner sur mes visites préanesthésiques (ouch ! 11 entrées pour demain)

En passant devant la petite cafèt de l’hôpital, juste après la cour des miracles, j’aperçois tout sourire une patiente qui nous a tracassé toute la semaine. C’est une jeune patiente d’environ 25 ans, obèse, qui vient de faire une pancréatite biliaire. Prise en charge tôt, les chirurgiens lui ont fait sauter sa vésicule biliaire. Non sans mal pour nous… patiente difficile, dans ses antécédents on note un syndrome douloureux chronique mal étiqueté , encore un mal qui ne dit pas son nom. Elle est droguée par je ne sais combien de lignes d’analgésiques et d’anxiolytiques mais je n’ai pas l’impression qu’un médecin ou un soignant est finalement réussi à lui tirer les vers du nez… Bref, c’était compliqué. Chaque contrôle biologique ou perfusion était une bagarre intense (et quand il faut tourner dans 5 services différents, une patiente comme ça, on les adore). Elle refusait les actes infirmiers et exigeait à chaque fois la présence d’un médecin, elle a refusé la belle perfusion pratique qu’on lui proposait… Au début de la semaine je me disais : « très bien, voilà la Médecine 2.0 avec le patient qui devient plus acteur dans ses choix thérapeutiques »… mais il faut avouer qu’à la fin de la semaine j’en avais vraiment plein les bottes.

Heureusement l’évolution a été rapidement favorable : elle sort aujourd’hui. Elle sort avec un joli paquet de viennoiseries sous le bras, encore un beau succès thérapeutique !