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course à pied sport

sur la piste…

Ce week-end, c’était le Trail des 3 Monts. Rien d’insurmontable puisque l’épreuve est divisée en 3 étapes, c’est plutôt ludique. Une sorte d’échauffement avec le Mont Recollet, une expérience amusante de trail dans les pentes de Cassel la nuit dans la brume, et la dernière étape qui ressemble plus à ce que l’on attend d’un trail autour du Mont des Cats. Ce sont de très vieilles montagnes, du coup pas trop de dénivelé affiché au compteur, eh bien c’est pas plus mal !

La première étape a mal démarré. Il faisait moche, gris, doute sur de la pluie, gros vent. Je ne savais pas comment me vêtir, une ambiance bizarre. Les premiers kilomètres ont été tout à fait particulier, je n’avançais pas sans me l’expliquer. L’herbe, le vent, les grosses godasses tout ça a du participer : j’étais scotché au chemin. Certaines portions de trail sont aussi très peu propices aux dépassements. L’échauffement a donc été laborieux. Débarassé de mon coupe de vent, on retrouve une courte portion de macadam, ça va beaucoup mieux. On attaque enfin un peu de pente et là c’est top ! je m’éclate comme un petit fou à bondir à droite à gauche, un vrai jeu ! Je fus tout de même un peu impétueux parce que courir dans le premier raidillon c’est la frime mais ça déglingue le coeur ! Je me modère un peu plus par la suite. La descente arrive, et là phénomène inexplicable, en confiance, je laisse aller les jambes, zou, et ça file ça file ! Je chauffe et je prends confiance en moi et je terminerai avec un vent énervant sur un excellent rythme.

A la douche, sieste et étirements avant la course de ce soir. Je fais connaissance durant le repas de sympathiques compagnons de course et les passionnés ont toujours un millier d’anecdote à raconter, c’est très agréable, la soirée passe plus vite avec la convivialité.

La course de nuit arrive, premier enseignement : les piles rechargeables ne conviennent pas aux lampes frontales, ça se décharge très très vite. Heureusement que j’avais un jeu supplémentaire. Le départ de Cassel est difficile, nuit noire, goulets d’étranglements puis véritables entonnoirs, nous sommes tous à la queue leu leu. L’ambiance est bonne enfant ça blague dans tous les sens, marrant 🙂 La petite file de lucioles se promène sur les pentes de Cassel. Arrive une première descente, nouveau déclic, ça file, l’allure augmente très vite : ça fait du bien de décoller du peloton. Mais qui dit descente, dit grimpette derrière, un terrible raidillon ultra casse-patte où j’ai essayé de courir assez longtemps avec mes co-religionnaires en ligne de mire mais ça n’était probablement pas la bonne option : trop crevant, je finis par marcher comme tout le monde, c’est tout aussi efficace, ça repose et on peut s’alimenter. On arrive ainsi dans le centre de Cassel, et là c’est surnaturel, la brume nous entoure tous, nos frontales nous éblouissent autant qu’elles nous aident à repérer les balises. Seul dans la descente c’était vraiment impressionnant, j’ai une pensée pour les coureurs qui font des ultra-trails démentiels qui doivent faire une longue partie de nuit… ça doit être un tunnel horrible. J’étais bien placé dans cette courte course mais la deuxième partie fut difficile pour moi, la vigilance n’était plus au rendez vous et j’ai fait des erreurs techniques et d’orientation. Content d’en finir et de rapidement passer à la position horizontale 🙂

Le lendemain, réveil matinal entouré des animaux de la ferme. Après un bon petit déj, tout le monde se prépare pour LA course. Et là c’est dur ! Les jambes tiraillent, on sait que ça va être long, pas facile. Sur la ligne de départ on voit que ça grimpe d’emblée, youpi ! Le départ est lancé, j’essayer de m’échauffer tranquillement et après les premiers kilomètres je ne résiste pas à l’envie de me caler dans une allure plus élevée : eh bien c’est difficile ! Je me dis que je risque d’en payer le prix, et je profite d’un éclaircissement de la densité de coureur pour courir plus cool après le premier ravitaillement. Ce deuxième tiers sera moins pentu et je ne trouve néanmoins pas les ressources pour accélérer, et puis ça ne serait pas raisonnable, je m’alimente, je patiente, les kilomètres passent les uns après les autres. A la jonction entre le deuxième et le derniers tiers, la pente reprend le dessus, les coureurs souffrent, on se parle, on partage, c’est toujours bon pour le moral le contact des autres je trouve. Je me retrouve ainsi plus détendu, relax, ma fréquence cardiaque est d’ailleurs bien descendue. On enchaine les montées et les descentes, on fait le parcours du début à l’envers. Ca devient très très difficile de courir dans les montées, je fais une pause, je marche un moment pour retrouver un rythme cardiaque compatible avec la vie à court terme 😉

Et puis, un déclic, je sais pas quoi, un sursaut mental de confiance, j’ai adoré, à 3-4 km de la fin, j’ai accéléré, je prenais chaque coureur devant moi en ligne de mire et j’essayais de le rattraper, j’étais hors d’haleine comme je l’ai rarement été, surtout aussi longtemps. Curieusement la fréquence cardiaque ne bouge pas trop, mon effort ressenti (RPE) est vraiment élevé mais la physiologie tient : c’est vraiment différent le trail en fin de compte. Je reconnais les chemins que l’on a fréquenté au départ et je démultiplie mes efforts pour finir dans un sprint final dont je suis fier !

sprint final

Merci et bravo aux organisateurs d’avoir créé et organisé cette couse ! C’était nickel !

Ligne de départ et d'arrivée

13 réponses sur « sur la piste… »

Bravo, te voilà ainsi « baptisé » ! Ravie pour toi que tu te sois fait plaisir malgré la fatigue, le trail (surtout de nuit) doit être vraiment un expérience à part mais j’imagine assez bien l’ambiance bon enfant et détendue ! 🙂 Ta prochaine course, c’est pour quand ?

salut 🙂

Ca y est…tu as fait le grand saut :)…tu as gouté au trail….attention le virus est tenace 🙂

Bravo en tout cas. On sent que tu as pris beaucoup de plaisir. Peut être qu’on se verra sur ch’tite course nature :))

Enzo

j’avais déjà goûté un peu au trail, mais c’était il y a fort longtemps déjà… c’était agréable mais c’était aussi beaucoup plus difficile de gérer l’effort par rapport à la route… et cette sensation incroyable de puiser beaucoup plus dans mes ressources pour avancer beaucoup moins vite, même sur du plat (du fait de la terre, des ornières, des cailloux, etc)

ouaip….c’est un travail différent

Autant passer du trail à la route ça le fait mais l’inverse l’est un peu moins 🙂

y’a

y’a le Trail du Beaufortain le 16 juillet….si ça te dit…y’aura des cailloux, des ornières et de la terre 🙂

Enzo

je suis fier de la performance sur le premier parcours mais c’était très roulant, le dernier je suis content du sursaut et je trouve « bizarre » et/ou inquiétant le vécu de la fatigue avec cette sensation (RPE 14+ 15) de grande difficulté avec un coeur qui stagnait à 80-82% de FCM. En nocturne clairement manque d’expérience avec de la glissade dans les devers et des balises mal anticipées avec rebroussement de chemin (c’était pourtant très bien signalé et balisé)

un peu normal pour la dernière série. Déjà une nocturne, ça pompe beaucoup, et puis il y a la répétition des épreuves. Donc rien d’étonnant à ce que ça plafonne cardiaquement et en sensation. Ca vient en bossant 🙂

Enzo

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