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Mon premier triathlon

J’ai fait mon premier triathlon. Ca, cest fait. Un truc dans ma bucket-list comme disent les Anglais.
J’avais bien accroché avec l’enchaînement d’effort lors de ma découverte de l’Aquathlon à Lille le 16 mars dernier. Je me suis donc vite inscrit au Triathlon de Gravelines du 14 juin. L’inscription a un évènement compétitif participe à ma motivation, il me fallait donc cette épreuve dans ma ligne de mire pour me pousser un peu.

Ce triathlon est un format M. Il s’agit de la distance olympique. La distance « classique » en quelque sorte. Il faut nager 1 500 m, rouler 40 km et courir 10 km. Chaque segment en lui-même parait accessible, le défi pour moi était surtout de bien gérer son effort pour ne pas se cramer et tenir sur la longueur. Je suis donc parti avec une stratégie de prudence pour faire mes marques dans la discipline.

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J’ai fait la route avec le très sympathique Maxence de Lille Triathlon. Rejoindre un club m’a vraiment apporté un plus pour choper deux trois astuces et gagner en convivialité (la solitude de la CAP pèse un peu parfois). À l’arrivée au PAarc de Gravelines, je suis épaté par l’allure des athlètes. Il n’y a quasiment que des types à l’allure de champion avec des vélos de contre la montre à plusieurs milliers d’euros. Je me sens tout petit petit (surtout à côté de Maxence d’ailleurs). Clairement, l’ambiance est différente des courses auxquelles j’ai pu participer où le coureur (très) occasionnel croise l’élite. Tout pour la perf ! 

Je découvre les us et coutumes du tri et je me lance à l’eau avec ma nouvelle combi. Super sensation de flottaison, ça change vraiment les choses ! Je commence à me dire que je vais même peut-être pouvoir crawler un peu avec ma confiance regonflée ! Tout le monde se place derrière la ligne de départ et je prends bien conscience de mon statut de bizuth quand je comprends que tout à chacun essaye d’imaginer la trajectoire idéale pour faire son circuit entre les bouées. C’est parti ! Ça mousse ! Ca bastonne ! Je me place tranquille derrière, je brasse. Je pensais suivre de loin la meute mais je suis quand même au sein d’un gruppetto, comme quoi… Je me lance un peu en crawl au bout de 300-400m, je me sens bien, je glisse bien, je lève la tête, oups, je fais une erreur de cap de juste 60° ! je redresse la barre vers la bouée que j’aperçois enfin. Sur la deuxième partie de la nat’, je vais essayer vérifier mon cap beaucoup plus souvent pour m’éviter de doubler la distance… je gère, j’essaye de ne pas m’épuiser, l’eau est bonne et franchement je profite du plaisir de nager avec ma belle combi, heureux 🙂

Je sors de l’eau avec mon magnifique masque (de plongée) et je file vers mon vélo avec ma dégaine de têtard. Je croise François de Lille Tri qui a fini juste avant moi, je suis content de le croiser, j’en suis à me demander si je n’ai pas pris un raccourci interdit au milieu du bassin (mais la montre attestera que non) Alors que je m’assois pour mettre mes chaussettes, François est déjà loin. Bon, j’assume mon attitude de noob’ ! un peu flapi j’enfourche le vélo, c’est ça qui est balaise dans le tri : l’enchainement ! Allez, c’est parti !

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On fait le premier kilomètre vent dans le dos, ça donne envie d’appuyer, mais je me suis promis de gérer ce contre-la-montre. Je ne veux pas me griller pour la suite. J’essaye de rester dans la conduite que j’ai définie en lisant les bouquins de Joe Friel : en garder sous le pied, être le plus régulier possible en vélo pour bien finir. Je sais que je vais être doublé, je l’accepte et j’essaye de ne pas accrocher chaque coureur qui me dépasse pour rester le plus constant possible dans l’effort. Je me suis fixé entre 160 et 180 watts (OK grosse marge…) pendant l’effort. Le capteur de puissance m’a vraiment aidé à ne pas m’enflammer parce que j’avais vraiment envie d’appuyer plus fort au départ. Les boucles s’enchainent. Je me fais doubler par des avions de chasse qui doivent rouler à 45 km/h… Je fais tout pour rester dans un effort moyen. Ma FC est très régulière entre 140 et 145. A la fin la fatigue pointe quand même le bout de son nez (on approche les 90 min d’effort) et c’est là que j’ai été content de ma stratégie raisonnable J La fin approche et je sens que je peux remettre un petit coup pour le panache dans cette dernière ligne droite face au vent. Je dois quand même dire que ça n’est pas super super drôle de faire la course coller au capteur de puissance, mais j’ai trouvé ça stratégiquement impeccable. Maintenant, je sais que je peux tenir 180 watts (NP) pendant 40 km. Il faut encore que je détermine plus précisément mon FTP.


Fin du vélo. Je pose pied à terre. En bon bizuth, je cours avec les chaussures de vélo jusqu’à mon emplacement. Comme à la sortie de l’eau, je sens bien la difficulté de la transition. Je ne suis pas super lucide. J’ai du mal à enlever mon casque, je perds du temps un peu bêtement, qu’importe, je me lance enfin sur mon terrain : la course !

Je pars au feeling. Je ventile assez vite mais je reste bien. Je suis à 155 de FC environ et la montre m’indique un premier kilo en 4:10 environ. Je suis agréablement surpris et le fait de doubler « facile » d’autres concurrents me booste le moral. Le parcours de CAP comporte une bosse à monter deux fois. Ca me fait un peu monter dans les tours. Même si je suis en forme je n’ai pas (plus ?) la pêche pour attaquer dans les montées alors que j’affectionne tout particulièrement ça. Coup d’œil au cardio, je reste dans une bonne allure et la FC reste vers 160. De toute manière, je sens bien à ma ventilation que je ne suis pas en dessous des 4 min au kilo (ce qui serait plus en rapport avec une allure 10 k pour moi) mais je ne sais pas pourquoi j’ai encore un peu peur d’exploser. Je ne me sens pas cramé, mais j’ai peu de vite basculer. Je continue donc à la même allure. Finalement vers le septième, je reste bien et j’accélère donc un petit peu dans la seconde côte. Il n’y a plus grand monde, je suis dans une espèce de trou noir de niveau. Allez ! Dernier kilo, j’accélère. Je finis par un bon petit sprint comme j’aime pour croiser la ligne ne même temps que mon collègue Fred que je n’avais pas vu depuis longtemps, ça me fait plaisir d’arriver en même temps que lui.

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2h35 de course. Une bonne surprise en natation. Le vélo a été difficile pour moi, mais je suis content (fier ?) de ma gestion. Et surtout je prends un bon bol de confiance en flirtant avec les 40 minutes sur le 10 km après presque 2h d’effort.

Juste pour le LOL admirez les temps de transition :

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L’ambiance d’après course est bonne. Petit binouze, papotage, émerveillement devant les avions de chasse encore accrochés dans le parking et retour satisfait à la maison avec l’envie de revenir !

Je suis très content de cette découverte. Faire un triathlon M dans de bonnes conditions comme ça était un plaisir (bon je me souviens bien avoir trouvé ça difficile pendant l’épreuve hein, surtout les enchainements). Ça fait comprendre un peu mieux la difficulté des épreuves très longues, et ça remet les pieds sur terre… Cette durée de 2 à 3h d’effort correspond en fait à ce que j’affectionne le plus en matière d’endurance. Je crois que je reviendrais avec plaisir sur un tri. J’espère que c’était le premier d’une longue série.

(Un grand Merci à Matthieu pour les photos)

18 réponses sur « Mon premier triathlon »

Bravissimo : pour ton premier tu fais déjà d’excellents scores en plus, tu vas t’y amuser de plus en plus 🙂

Salut!
Bravo pour ta course!
Tu as su gérer et c’est ça la clé du plaisir en triathlon au début!!
Belle course à pied en tout cas!

Fière de t’avoir accueilli dans notre club. J ai hâte de lire tes futurs exploits
Sportivement Cécile

hello,

Encore un autre univers pour toi. Bravo 🙂

As tu apprécié l’univers tri ???
Je l’ai quitté car, comment dire….., très tourné sur son nombril (et ses muscles et matos)

On ne voit pas tes temps de transitions.

Par contre pas d’accord avec Sylbol. Sur son premier tri (découverte, sprint ou DO uniquement), pas de calculs, pas de montre, pas de gestion. C’est tout au plaisir, au lacher prise, sans retenu. Ca pête ce n’est pas grave, ce n’est qu’une course et l’effort reste bref.

170 Watts…tu as plus qu’assurer 🙂

Bravo encore en tout cas.

Enzo

Hello !

C’est vrai que le matos prend de la place dans le Tri.
Ceci dit moi ça ne dérange pas. Je trouve que ça part plus en sucette dans l’univers du trail… plus basique au départ ça devient super compliqué de participer à la moindre course.

Finalement avec ma pratique de quelques sports, je trouve que c’est dans la para où l’ambiance était la plus détendue. En CAP le matériel et les contraintes sont super minimes mais il y a énormément de prise de tête pour des pécadilles.
En vélo, le matos plombe un peu les conversations.
En natation, j’aime bien l’esprit glisse et la simplicité mais je trouve que chez les nageurs de club y’a un peu une logique rouleau compresseur à qui fera le plus de volume. Après reste la nage en eau libre qui est super séduisante…
Bref ! vive le skydive 😀

Je rêve d’un triathlon en nature avec : nage sans combi, pignon fixe et chaussures minimalistes derrière.

Il y a les Naturman mais ce n’est pas encore ça.

Je veux dire pas *seulement* moi mais zéro combi, vélos identiques, chaussures de même type, ça éviterai la course à la frime pour ramener les gens sur terre face à eux même.

Un combat avec des armes, c’est différent d’un combat main nu et si un des combattants est armé, c’est d’autant plus difficile pour l’adversaire main nu.

all right, je comprends mieux -Sd du lendemain de garde-

A vrai dire, en compétition j’ai plus l’impression de me battre contre moi-même où le compétiteur juste devant 😉 effectivement la course à l’armement peut enlever un peu de charme à la course. Moi je crois que ça fait partie du sport que de choisir les armes qui conviennent bien et de bien les régler. Après il faut aussi savoir maîtriser les outils, par exemple je ne sais pas si je saurais rouler avec un vélo de CLM et/ou si le gain en temps serait significatif sur 40 km.

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