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Une aventure flahute

Réveil à 4h00. Je saute du lit, la voix de Jocko Willink en tête.

Je prépare mes affaires. Je vérifie la route. Oui, il y a des trucs que je planifie très bien, d’autres pas. Je fais le malin en me disant que c’est pour rajouter de la souplesse à mon aventure, en ne prévoyant pas trop à l’avance, plus de schémas restent ouverts ! Je découvre ainsi que je dois me garer à l’extérieur d’Anvers car la ville est une zone à basse émission et les plaques d’immatriculations sont scannées pour rentrer dans la ville. Amende à la clé si le véhicule ne répond pas à leurs normes.

Départ de Lille à 5h30 sous un petit crachin. Il fait doux. Je me demande si j’ai bien fait de mettre un cuissard long. Cette période de l’année est capricieuse et en vélo on subit plus la météo qu’à pied.

Première mission pour moi : l’autoroute de nuit. Depuis mon opération des yeux, je ne suis pas à l’aise pour conduire de nuit. Là, ça ira, le trafic est léger, ça se passe bien. Au fil des kilomètres, je joue avec les vitesses des essuie-glaces, vite/lent/vite/lent. Hum. Les véhicules avec des vélos se multiplient et les bus avec leurs énormes remorques forment un pointillé sur le ruban autoroutier.

L’aube peine à fragmenter la chape de stratus. Ah, voilà les panneaux qui me disent de sortir à Zwijghjdghaate. Je trouve facilement le parking extérieur. Il n’y aucun cycliste. Je me demande si je ne me suis pas fait piégé. Moi qui espérais suivre la foule jusqu’au départ… bon il est presque sept heures, je file vers la ville. La route est facile en fait, et il y a évidement une piste cyclable protégée, un tram et des bus pour rejoindre le centre. Sont forts ces belges !

Me voilà donc dans la banlieue d’Anvers en train de rouler à 6h58. Le panneau d’entrée dans la ville me rassure. J’arrive par Blancefloer. Une sorte de dancefloor belgisé. En effet, je vais avoir le droit à un petit tour de piste. En arrivant en ville, je croise la course, je décide donc logiquement de remonter à contre-sens de l’autre côté de l’énorme boulevard pour trouver le départ. Mais la police m’arrête : il y a un long tunnel que je ne peux pas prendre à contre sens. Il faut que je traverse l’Escaut par un passage sous-terrain. Un souterrain, ça se voit moins bien qu’un pont hein. Bon, hop, petit tour de piste pour revenir sur le Blancefloer et je trouve finalement le fameux tunnel Saint Anne.

La récupération du dossard est sur les quais de l’Escaut sous une ancienne halle. Dans la queue, je tombe sur un rennais, je suis très surpris car il n’a pas de drapeau breton visible sur sa tenue. Il a sans doute un tatouage bzh sur la fesse ou un truc dans le genre.

J’attache ma plaque de cadre, et le ciel nous tombe sur la tête. L’averse résonne sur les plaques métalliques de la halle. Y’a pas, je suis là pour ça, j’y vais sans hésiter. Habillé de ma nouvelle veste de pluie. Quand je pense que je l’ai achetée en trois clics alors que l’année dernière j’avais fait milles hypothèses pour finir par la paumer !

Je suis cool au départ. En partant dans les derniers, le peloton est moins nerveux, c’est agréable. Je mets dans la roue d’un couple de britanniques tout de Rapha vêtus. Je me dit qu’il vont rider avec style 😉 (La fille a des mollets comme mes cuisses)

La pluie cesse. La pause technique s’impose. Je vogue de groupe en groupe, facilité par le fait qu’il y a pas mal de groupes qui font l’élastique. Ils foncent, ils s’arrêtent pour s’attendre. Les « Wheelers » me feront le coup jusqu’à la fin. J’essaye de papoter avec des gens. Un flahute me dit que son english is not good, les italiens se plaignent de la météo et les anglais parlent trop vite. Bon. Ca sera un voyage intérieur.

Entre 50 et 60k, je m’agace un peu, j’aimerais prendre de bonnes roues mais ça va trop vite ou trop lentement pour moi. J’essaye de me relaxer mais j’ai envie de me protéger… Les premiers rayons de soleil viendront m’apaiser. Je prendrai les opportunités mais je ne le chercherai plus. Au deuxième ravito, je vide l’eau dans mes pompes et j’enlève mon kway, ça fait du bien.

Je trouve mon rythme. Les premiers pavés arrivent. Les sensations sont mieux que l’année dernière. Finalement, la barre des 100k est franchie. Les premières bosses sont là, ça va être plus varié !

Nous serpentons dans Grammont et on devine au loin le serpentin du Muur. Quelle côte ! Courte mais impressionnante. Quand je repense à Cancellara et Boonen en 2010 il y a plus que de la suspicion.

Au sommet, je suis à 176 de fréquence cardiaque, sans même avoir voulu le faire à fond. Le Muur s’impose à vous.

Ravito rapide, ma première gourde est vide. Beaucoup de monde. Faut faire la queue.

Ensuite, c’est la langueur du début d’après-midi. Plus de gruppetto, que des grappes de 3-4 coureurs. C’est long, ça serpente. On frôle Audenarde et ça repart à l’est. Il faut être patient. Les jambes tournent bien. Maintenant, je me fiche complètement d’être seul ou non. Je me suis dit que rouler seul me rendrait plus fort et que c’était plus en ligne avec ma pratique du triathlon. Vers 150k, j’ai quand même un coup de mou, pas mal de lassitude. Heureusement, l’enfilade de bosses pointe le bout de son nez, ça va m’occuper !

Ah, le ravito avant le Koppenberg ! Comme l’année dernière je n’aime pas trop cette ambiance boom-boom. Je m’assois quand même parce que j’en ai plein les pattes mais juste le temps d’avaler ma gaufre. Je passe au stand de lubrification de chaîne, ça ne peut qu’être un plus avant le Koppenberg !

Le voilà. Je le sais. Juste au bout de cette petite bande cyclable. Hop, tout à gauche, je suis un mec qui a l’air de bien avancer. Mais… mais…

c’est chaud de suivre quelqu’un dans le Koppenberg. Ca s’arrête à droite, ça sert à droite, c’est cool. Mais ça s’arrête aussi à gauche, zigzag minimaliste, cris de bataille, je me déchaîne, et comme l’année dernière je passe tout sur le vélo ! Yes ! Il me restera le Paterberg où faire de même et je pourrais avoir ma cerise sur me gâteau.

Le Koppenberg avalé sur la selle me remplit d’émotions à chaque fois, je ne sais pas pourquoi mais ça déclenche quelque chose en moi.

Ca me regonfle le moral mais juste d’un tout petit cran. Les autres coureurs marquent le coup aussi. On entend les mouches voler dans le Kanarieberg. Moi j’essaye de « neutraliser » les bosses. Pas d’exploit, mais de la régularité. Strava m’indiquera que j’ai quand même souvent fait mieux que l’année dernière.

La route continue de dessiner des entrelacs et je suis content de voir Renaix arriver. Ici je suis à 45 km de Lille, je pourrais presque rentrer à la maison que ça ferait la même distance finale. Je m’assois plus longuement, je me sens m’endormir alors je décide de repartir au plus vite. Il reste cinq bosses, donc trois pas compliquées que je connais. Après, bataille du Kwaremont, guerre du Paterberg et dash to the finish line !

Le Kwaremont me parait plus dur. Plus long surtout. Il est encombré. Pas facile de trouver mon rythme. J’en sors quand même indemne. Ensuite, je me ravitaille. J’avais un souvenir comme quoi le faux plat juste après était plus long mais les jambes avalent ça facilement et ça file vers le Paterberg.

Le Paterberg sera compliqué par une route encombrée d’un énorme 4×4. Mais j’ai la baraka, je me faufile dans un trou de souris et j’ai ma cerise sur le gâteau !

C’est la descente, ça accélère. Sur le plat, ça bombarde sur la nationale flanquée des pistes cyclables. Je pense à la photo de Sagan de l’année dernière.

Un flahute me passe à 35 km/h. Je prends sa roue et nous ferons de super relais jusqu’à ce qu’un groupe nous bloquent sur la cyclable. Se payer le luxe d’un finish « à-la-Pierre » c’est cool !

Ligne passée dans un bon temps avec un parcours plus long. Je suis content.

(côté chiffre, 240 km cette année vs 228 l’année dernière, moyenne à peu près identique en étant moins protégé et FC moyenne 124 vs 127)

Je file dans le centre. Je cherche une friterie mais c’est bondé. A la gare le train pour Anvers part dans quinze minute. Je l’attends là sans repasser par les animations finales.

Dans le train, je pense à Didier qui raconte toujours que le contrôleur les avait upgradés en première classe en les regardant comme des héros. Là, il nous regarde comme des fous et je m’allonge comme un clodo entre les toilettes et le sas à vélo.

Bon, dans le deuxième train de Courtrai à Anvers, nous aurons plus de chance 🙂 Transit relax en première. La gare d’Anvers est belle, je suis impressionné. A sa sortie, je croise trois coureurs, je leur demande s’ils connaissent la route jusqu’au départ. Ils me répondent qu’ils sont allemands et qu’ils ne savent pas où il faut aller. J’avais enregistré la carte dans Google Maps, hop, nous nous orientons. Le temps que je range mon téléphone, ils ont filé. C’est ma journée sans déo.

Je retrouve mon chemin. Anvers est jolie. Hop, re-tunnel et me voilà sur le dancefloor 😉 Une petite frite pour la route sinon j’aurais eu l’impression qu’il me manquait quelque chose. Retour sans encombre à la voiture grâce à la longue cyclable.

Le retour passe plus vite que l’aller. Je sirote de la whey (faut penser à la suite). Lorsque Nostalgie flahute cause en flahute je zappe et je tombe sur Topradio qui passe de la techno hardcore ! vive la Belgique ! j’ai l’impression d’être en 1996 et de bidouiller des mod trackers 🙂

Retour sans encombre. Ca fait presque une journée de 20 heures. 20 heures de petites aventure mise bout à bout. Des aventures avec un petit « a » qui sont le sel de la vie.

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Engagement

Depuis 3 semaines je m’entraîne selon un plan d’entraînement monté par Julian Nagi dont je vous ai déjà parlé. ( et par ex). C’est dur. J’encaisse physiquement mais c’est difficile mentalement.

light and dark

Ce matin, j’étais spontanément réveillé assez tôt, vers 4h40. Comme le sommeil n’est pas revenu, je me suis collé à ma séance de home-trainer prévue aujourd’hui : un contre la montre de 30 minutes. Je vais la peur au ventre sur cet exercice. Je sais à quel point je vais souffrir mais faut y aller parce que ça n’est pas la motivation qui va appuyer sur les pédales, c’est la discipline.

GET THE JOB DONE.

Me voilà donc sur le vélo, le ventilo à fond la caisse, je vais affronter mes peurs. Je sais de quoi j’ai peur : j’ai peur d’abandonner, j’ai peur de me décevoir, j’ai peur de sortir de moins bons chiffres que les autres fois.

GET THE JOB DONE.

Echauffement. Prise de repères. Premières pensées négatives. Relâchement. Reprise des accélérations. Quelques intervalles plus costauds. Je pédale un peu carré. Je vacille déjà. Je monte déjà un scénario de backup : « pour certains cet échauffement pourrait être un exercice ! et oui c’est à la mode d’être time efficient, bla bla bla ».

GET THE JOB DONE.

J’y suis. 235 watts. Pardon Julian, j’ai encore des chiffres devant les yeux, mais je m’en détache petit à petit, je te le promets. Je m’installe dans le rythme. Je sue. Je respire fortement.

GET THE JOB DONE.

Passer la moitié du temps m’a paru long. Je crains la suite. Mon allure varie beaucoup. Mou, fort, mou, fort. Je cherche mon cap.

GET THE JOB DONE.

Ma fréquence cardiaque dérive vers les sommets, je dérive. Je suis dans la zone noire. Ça y est. Enfin.

GET THE JOB DONE.

Mon cortex s’éteint petit à petit. J’ai juste assez d’influx pour aller chercher des mantras répétitifs.

GET THE JOB DONE.

Je touche au but. Je sais que je vais survivre à cet exo. La joie revient. J’appuie mieux, plus fort. Je crois que je souris.

GET THE JOB DONE.

 

For 3 weeks I have been training on a training plan by Julian Nagi that I have already mentioned. (Here and there for example). It’s hard. I handle physically but it is mentally tough.
This morning, I was spontaneously awakened fairly early, around 4:40. As sleep did not return, I stuck to my home-trainer session scheduled today: a 30-minute time trial. I feer this workout, it’s more a stomach test to me. I know how much I will suffer but I must go because it is not the motivation that will press the pedals, it is the discipline.

GET THE JOB DONE.

So here I am on the turbo, maximum fan power, I will face my fears. I know what I’m afraid of: I’m afraid of giving up, I’m afraid of disappointing, I’m afraid of going out worse than other times.

GET THE JOB DONE.

Warming up. Getting Started. First negative thoughts. Relax. Acceleration resumes. Some harder intervals. My pedal stroke is square. I’m already wavering. I am already mounting a backup scenario: « for some this warm-up could be an exercise! And yes it is in the fashion to be time efficient, blah blah blah ».

GET THE JOB DONE.

I’m there. 235 watts. I beg your pardon Julian, I still have figures in mind, but I gradually detach myself, I promise you. I settle in the rhythm. I sweat. I breathe heavily.

GET THE JOB DONE.

Spending half the time seemed long. I fear the rest. My pace varies a lot. Soft, strong, soft, strong. I’m looking for my heading.

GET THE JOB DONE.

My heart rate drifts to the peaks, I drift. I’m in the black zone. That’s it. Finally.

GET THE JOB DONE.

My cortex gradually dies out. I just have enough influx to get repetitive mantras.

GET THE JOB DONE.

I touch the goal. I know I’ll survive this w/o. The joy returns. I handle it better, stronger. I smile.

GET THE JOB DONE.

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Fenix 5 ?

Hello,

je n’ai pas de Fenix 5, j’ai toujours une Fenix 3 achetée en mars 2015 à sa sortie.

Je ne suis pas séduit par la Fenix 5. Voici pourquoi :

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Le vélo est un sport brutal

Il y a quelques jours, j’ai profiter d’un jour de congés pour me lancer sur les routes flamandes. J’avais à coeur de faire une belle sortie. Au moins 100 bornes. Ca faisait un bail que je n’avais pas fait une telle distance, depuis novembre ! J’avais repéré la Schereveroute qui oscille entre Bailleur et Poperinge le long de la frontière. Cette route est amusante car on distingue bien la différence de paysage entre les Monts de Flandres et le début de la Flandre maritime. Regardez, ça a l’air très chouette :

De route plaatst het landschap tussen Poperinge en Bailleul (Belle) centraal. Hoppevelden zijn karakteristiek in dit gebied, dat een glooiend reliëf vertoont. Je fietst doorheen een heuvelachtig landschap naar Westouter. Hier dwars je de grens voor een verkenning van het Frans-Vlaamse Houtland: een glooiend landschap, afgezoomd met hagen. Door een rustgevend landschap, op en over de grens, bereik je opnieuw Reningelst. Met dank aan Westtoer.

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TSSpotting, une histoire de dopamine junkie

L’autre jour, je discutais autour d’un thé avec des collègues au boulot. C’est un moment relax où l’on cause de tout et de rien, vous connaissez ça j’espère… On me demande d’un coup ce que je vais aller faire ce soir. “Je vais aller courir”. Mon collègue soupire bruyamment : “pfff t’es vraiment un drogué du sport toi”.

Heureusement, je sors d’une formation de self-defense et j’ai bien retenu que la fuite est préférable. J’ai donc répondu après 8 millisecondes de réflexion tel l’homme qui valait 3 milliards : “ben ouais” de façon à clore paisiblement la conversation.

Sauf que pas du tout en fait.

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Merci la Chirurgie, histoire d’un petit sprat*

Merci la Chirurgie

Je suis né le 24 novembre 1980. C’était un lundi je crois. C’est toujours un peu plus difficile le lundi !

A ma naissance, l’examen clinique a trouvé un souffle cardiaque important. J’avais un trou entre mes deux ventricules ce qui pertubait quelque peu les flux sanguins. Heureusement, une autre malformation me protégeait de la première : ma valve pulmonaire est un peu trop petite, les docteurs parlent d’une sténose pulmonaire. On dit que ma sténose me protège des conséquences de ma CIV car elle évite de surcharger l’artère pulmonaire qui n’encaisse pas très bien le surplus de boulot en général.
ett-preop

Quand bien même une anomalie compense une autre, mon petit coeur devient gros. Il se fatigue. J’ai du mal à prendre un biberon sans m’étouffer et du coup je ne grandis pas. C’est couillon car les docteurs voulaient que je fasse au moins 7 kg pour m’opérer. Chiffre magique.

J’y suis arrivé (aux sept kilos) et le 11 mai 1982 j’ai été opéré d’une communication interventriculaire sous infundibulaire au centre médico-chirurgical de Marie Lannelongue. Le Professeur Jean-Paul Binet a donc ouvert mon thorax de sprat* pour aller mettre une rustine dans mon septum interventriculaire.

L’intervention s’est bien passée, celui qui se décrivait comme « un mécano de Dieu »  était satisfait de son geste.

cro

Le post-op a quand même l’avoir d’avoir été émaillé de complications histoire d’angoisser encore un peu plus mes parents qui devaient déjà avoir leur dose. Hum. Joueur je suis.

Finalement, je sors plutôt bien de cette histoire. Je grandis, les cardiologues qui me suivent jusqu’à mes 20 ans sont tous rassurants*** : « super résultats, il fera ce qu’il veut dans la vie, limitez peut-être juste le sport en compétition. »

Aujourd’hui, je connais mon corps, je sais qu’il a des limitations. Ma valve pulmonaire est toujours rétrécie. Mais je n’y pense pour ainsi dire jamais. A tel point que j’établis des stratégies d’entraînement sportif alambiquées pour grignoter des secondes dans un triathlon alors même que j’aurais toujours un petit frein dans ma poitrine.

J’en viens quand même à l’objet de cette note. J’ai essayé d’écrire au CMC Marie Lannelongue mais je m’y suis pris trop tard, le Pr Binet était décédé. Alors comme on peut tout faire avec Internet, j’ai décidé de faire cette note pour traduire ma gratitude. Sans la Science, sans les Hommes qui la font, je ne serais pas là aujourd’hui. Ça m’a parfois angoissé dans mon enfance lorsque j’ai compris que je devais la vie à la culture, que dans la nature brute, je serais mort d’insuffisance cardiaque. Aujourd’hui, je trouve ça con. Alors voilà, juste merci.

merci à vous !
merci à vous !

 

 

 

*argot dunkerquois, synonyme de craquelot**

** comprendre petit poisson, des fois on voit à travers !

*** par contre après j’ai rencontré quelques khons comme écrirait Docdu16.

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le blogging et moi

1995. Zidane n’a pas encore mis son coup de tête, les triathlètes courent en slip et moi j’écoute les Guns ‘n Roses. Internet commence à poindre le bout de son nez chez nous. Des disquettes sous le blister des magazines informatiques nous promettent la connexion à Internet. Grâce aux offres d’essai AOL, on va pouvoir enfin connaître la météo, accéder à des milliers de sites passionnants et même écrire un email au président des Etatzunis.

Je ne sais pas comment, j’arrive à convaincre mon père de prendre un abonnement chez Nordnet. Nous nous connectons avec un modem US Robotics 56k, c’est stylé ça ! Astavista est notre rampe d’accès à un monde mondial, Netscape notre vaisseau spatial.

Je découvre le truc, et rapidement, je me rends compte que nous préférons regarder ce que fait le gars du quartier d’à côté plutôt qu’un quidam au Bélouchistan (c)Dazjdm . C’est le grand démarrage des homepages. Plus y’a de Javascript et de gif animés plus ça en jette. Ainsi, vivre sa passion devient aussi parler de sa passion. Le club de tir à l’arc aura sa page sur le ouaibe et je ferai tout pour que Yahoo la répertorie correctement.

Je commence donc à bricoler des trucs. J’apprends les rudiments du langage HTML par mimétisme. Je pompe des jpeg de 12 ko à droite à gauche pour illustrer mon propos. Et j’essaye de faire un truc qui me plaise et qui puisse servir aux autres ou les divertir. J’ai déjà du mal à me concentrer sur un seul sujet et je parlais déjà de pleins de trucs différents sur mon premier site sobrement appelé “ATARAXIA”. J’étais jeune, ambitieux et je faisais le malin grâce à Universalis que j’avais à portée de main.

Des années plus tard, m’est venue comme une envie de pisser l’idée de démarrer un blog. Le leitmotiv est simple : partager ce que je trouve cool ou utile en espérant que Google vienne ramasser quelques trucs chez moi pour les redistribuer. De façon concomitante, je décide de courir mon premier marathon. Je découvre les premiers dogmes nutritionnels et d’autres trucs plus originaux comme le concept Chirunning. J’ai envie de partager là dessus. Je le fais. j’essaye de documenter un peu mes écrits. Ainsi j’apprends de nouvelles choses et c’est très enrichissant.

Les premiers commentaires arrivent, ils sont rares mais le petit pourcentage qui prend la peine de rédiger un commentaire ont des choses intéressantes à me dire. Ils me bousculent dans des certitudes et j’apprends à écouter d’autres points de vue. Les sujets me tiennent à coeur alors je prends le temps. De fil en aiguille, je finis par créer des liens avec certains visiteurs réguliers. Les réseaux sociaux amplifient le truc. Je rencontre même IRL, oui oui : dans la vraie vie, certaines personnes et ce sont toujours de belles rencontres. Voilà, l’un des trucs magiques promis par Internet se révèle enfin exact : je tisse des liens avec des gens aussi cinglés que moi, je ne suis pas seul !

Comme les gens me décrivent comme un “passionné”, ils savent qu’ils auront une réponse lorsqu’ils me poseront une question sur un sujet qui me tient à coeur. Comme je cours, les amis et collègues commencent à me demander : “tu me conseilles quoi comme baskets ?” ou “je prends quoi comme montre pour courir ?”. J’adore conclure une discussion en invitant les gens à aller lire sur le sujet pour entériner mon propos. Mais là, en matière de matos, je n’avais rien écrit jusqu’à présent. Alors, je commence à parler des trucs que j’ai pour courir et à donner mon avis là dessus. Ces billets marchent très forts. C’est pas vraiment le truc qui m’intéresse mais ça draine du public, la tentation est alors grande de creuser sur ce sujet.

Je me promène alors un peu plus sur le web communautaire du running et je me rends compte que le matos et le compte-rendu de course sont les deux piliers du blogging running. Finalement, je n’ai pas tellement envie de faire un énième blog comme ceux là alors je continue avec mon fourre-tout et viens qui veut, après tout, c’est pas ça qui me fait vivre. Je n’ai jamais aimé rapprocher mes loisirs d’une source de revenus potentiels d’ailleurs. J’aurais pu le faire à d’autres occasions mais j’ai toujours refusé. L’argent peut être une source de tracasseries que je n’aime pas. En plus, il y un problème éthique pour moi : j’ai envie d’écrire librement car je veux que mes lecteurs ne soient pas spoliés. En lisant des articles de blogs, je croie qu’ils cherchent l’avis documenté de gens comme eux ! Pas du publi-commercial !

En fait, les années passent, les visiteurs de blogs ne sont plus dupes. Ils savent désormais qu’il y a une part de business dans cet univers. Les blogueurs sont aussi plus clairs vis à vis de cette démarche. Certains prennent encore plus la lumière. Il y a moins d’ambiguïtés.

Ce monde là n’est pas le mien. J’ai une tendance naturelle à porter un jugement de valeur négatifs sur ces phénomènes commerciaux. Mais en vrai, OSEF un peu non ? Ainsi, en vieillissant, j’attache moins d’importance à ce que font les gens mais plus à ce qu’ils sont. C’est peut-être con, mais je crois que ça aussi c’est un truc que le blogging m’a appris.

Alors voilà, quand on me demande et même quand JE me demande pourquoi est-ce que je blogue, j’ai la même réponse que lorsqu’on me demande pourquoi est-ce que je cours : parce que j’aime ça et que ça me fait du bien 🙂

 

Chronique écrite pour Jogging Bonito #1

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Data Waterboarding

Le ciel est bleu, la température est parfaite (12°). Nous sommes un magnifique samedi matin avril dans la métropole lilloise. J’arrive chez moi après un entraînement court mais très intense. J’ai fait du HIIT comme ils disent sur l’Internet. Ces sprints en côte sur la passerelle <CHTI>au dessus dl’a Deule</CHTI> ont ébaubi mon petit corps d’athlète fragile. Je regrette un peu de ne pas avoir le nouveau capteur Stryd, car il aurait été vraiment intéressant d’avoir des estimations de puissance sur cet exercice…

Clic. J’arrête ma montre. Je valide l’enregistrement de mon activité pour que mes données fassent vite leur voyage transcontinental via les ondes et les câbles pour s’afficher enfin sur l’écran de mon ordi qui attend fébrilement à quelques mètres de là.

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Tenir un carnet d’entraînement

J’aime le papier et le crayon. J’aime bien aussi ma vieille calculatrice HP 48 en RPN qui m’a rendu tant de services. Mais, pour colliger tous mes entraînements sportifs, je n’ai pas fait dans le faux vintage, j’ai fait un tableur. 

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Triathlon de Gérardmer 2016 : le bizuthage

Tous les voyants n’étaient pas au vert. Je le sentais. Comme quoi, le gut feeling ou la sensation bidale (c) Jaddo c’est pas du chiqué. Des soucis de sommeil, la chaleur, le capteur de puissance en panne, la VMA en berne, des petits cailloux dans mes chaussures. C’est embêtant les petits cailloux.

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How to rise my VeloViewer Score ?

During my holidays, I try to rise my Veloviewer score to challenge myself. Here are a few tips to improve the VV score.

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patterns come through repetition

Tout a commencé en septembre 2013, à la gare TGV de l’aéroport Charles de Gaulle, alors que je lisais un article de Sport & Vie sur la polarisation. Je venais de battre mon record sur marathon avec 3h08, mes jambes refusaient de descendre les escaliers mais j’étais heureux. L’article parlait des travaux sur la polarisation de l’entraînement. Le thème a excité mes neurones et j’ai commencé à lire des papiers de sciences du sport et à réfléchir sur le sujet.

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Ne rien faire c’est bien faire

J’aurais pu donner un autre titre pompeux genre « primum non nocere » mais comme j’ai fait espagnol en deuxième langue je vais éviter le latin.

Il y a un sacré paquets de truc en médecine qui sont réalisés dont on pourrait se passer. Le dépistage est un exemple connexe complexe mais très pertinent. Merci à Jaddo d’avoir fait sa dernière note avec son talent habituel.

Moi, je veux juste parler de ce que je rencontre dans mon métier d’anesthésiste-réanimateur. Il y a un paquet de trucs que je vois souvent et je m’interroge quant à notre tendance à intervenir en excès. Nous avons un métier où la physiologie se vit « en live », avec des médicaments puissants aux effets immédiats, nous sommes donc imprégnés d’une culture de l’action. De plus, y’a quand même un paquet de littérature qui nous enjoint à agir vite dans bon nombre de situations médicales comme les urgences vasculaires, les infections, etc.

A côté de ça, je vois bon nombre de fois où nous dégainons, vite, trop vite ? certains outils :

  • l’eau et le sel (pourquoi cette obsession des 2 litres de diurèse ? méfiez-vous des excès de chlorure)
  • les macromolécules (encore ? seriously ?)
  • l’amiodarone (le poumon, la thyroïde, le contrôle douteux de la FC en situation très aigüe : saignement latent, sepsis larvé ?)
  • l’atenolol (cf les béta-bloquants c’est pas tout le temps)
  • le fer en intraveineux (je n’arrive pas à l’aimer celui-là, c’est un peu irrationnel mais il me crispe)
  • les morphiniques en per-opératoire (par crainte de la douleur…)
  • les cocktails tramadol-nefopam (les EI valent-ils le coup vis à vis d’une éventuelle diminution de morphine ?)
  • l’insuline trop agressivement
  • la dialyse en réa quand le patient va planter son rein (cf TBL sur ELAIN vs AKIKI)
  • l’hydroxyzine comme une tisane au tilleul
  • les anti-épileptiques dès que le patient a une douleur sous morphine
  • la nutrition parentérale sans contexte clairement en faveur
  • les vitamines, les oligo-éléments dans un glucosé pendant 3 jours
  • les vitamines autre que B1 dans la prévention du DT
  • de l’IPP prescrit comme un réflexe dans 1000 situations où les patients n’en ont pas besoin
  • les aminosides dès qu’une infection pointe le bout de son nez à l’hôpital

et la biologie, parlons en !

  • pourquoi faire NFS/TP-TCA a un patient qui a déjà été opéré sans soucis sans manifestations hémorragiques ?
  • que faite vous d’une coag post-op chez quelqu’un qui n’a pas fait de catastrophe hémorragique ?
  • pourquoi faire une carte de groupe pour une chirurgie où vous transfusez un patient tous les 5 ans ?

Je m’arrête là, vous saisissez l’idée… Je pense qu’il y a un bon paquet de fois où il faut se retenir de dégainer son stylo, surtout pendant le tour de minuit où la réflexion n’est pas toujours au top. Il y a plein de situations où ne rien faire, c’est bien faire. Il y a plein de symptômes qui méritent notre attention mais qu’il ne faut pas confondre avec une maladie (c)celui-qui-sait. Il y a plein de fois où juste attendre à côté du patient est suffisant. Et il y a plein de fois où nous faisons peut-être pire que mieux en prescrivant.

Ainsi, il me parait vraiment important de vous arrêter 30 secondes lorsque vous êtes devant un dilemme de prescription. Interrogez-vous sur votre « impulsion » : habitude ou besoin de donner une réponse (facile) à une question difficile (« je fais quoi ? »).

Bon. Je perçois que ce billet prend un ton moralisateur-à-la-con et je ne m’étendrai pas plus mais je crois vraiment très fort à cette idée que les patients font souvent très bien sans nos prescriptions et qu’il suffit de se laisser un peu de temps et de recul.

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Du pinard, des bédés et du pognon

Non, ce billet n’est pas un panégyrique pour une alliance franco-benelux ou une demande de revival de Licence IV (qu’on aurait vraiment dû envoyer à l’Eurovision), cet article est une petite transposition de réflexions récentes sur la thématique des histoires. Et c’est drôlement important les histoires, la preuve : vous passez votre temps à vous en raconter non ?

Tout a commencé par une belle soirée d’avril 2016 où la température était agréable, le football loin de nous et l’hygrométrie plus favorable qu’en ce putain de mois de juin chti. À 19h15, je reçois un SMS : « T’es arrivé ? » qui me rappelle immédiatement que je me suis gouré dans mon agenda. Je me suis trompé d’heure. Bon, ça arrive. Pas d’interprétation inutile SVP.

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Les nombres d’Eddington

Sir Eddington était un astrophysicien anglais. Il est entre autre connu pour avoir travaillé à estimer le nombre de protons dans l’univers. J’ai cru comprendre qu’Eddington était également un cycliste accompli. Il aurait imaginé un moyen rigolo de mesurer les accomplissements des cyclistes adeptes des longues distances.

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Retour sur des achats récents

Hello guys !

Voici un petit billet Topito-like sur des achats récents.

  • La veste d’hiver Castelli Gabba 2 version convertible

Je l’ai mise à chaque sortie vélo cet hiver. Cette veste est un must-have. Vous pouvez y aller les yeux fermés. Je l’ai utilisée avec un tiche en mérinos-maille ou du polyester de fond de tiroir en première couche. Vraiment impeccable. Coupe Ok. Zips ok. Poches Ok. Recommandation d’achat : hell yeah !

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HRV4Training, un avis après utilisation

Dans ma quête des méthodes d’entraînement idéales, j’aimerais utiliser des marqueurs de réponses à l’exercice pour jauger leur impact en aigu et au long cours.

L’analyse de la variabilité du rythme cardiaque (HRV) est un outil séduisant dans cette optique. Par le passé, j’avais jugé son utilisation trop contraignante pour un amateur, même pour un pimpin comme moi ! Mais, j’ai découvert une application iPhone qui se targue d’analyser la fréquence cardiaque via l’appareil photo en se basant sur l’onde de pouls : HRV4Training.

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Calcul de la charge d’un entraînement

Je pense qu’il est intéressant de tenir un carnet d’entraînement personnel avec un tableur.

Tenir un logbook a beaucoup de vertus qui mériteraient un post mais globalement je peux vous assurer que je n’ai pas trouvé mieux pour comparer ses entraînements d’une année sur l’autre et pouvoir triturer les chiffres facilement.

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Dans cette note, je vais vous expliquer comment je calcule la charge d’un entraînement pour la course à pied et le cyclisme.

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Le nadir

Après un article mi-sérieux mi-couillon où j’essayais d’échapper à la réalité en caressant les cheveux de la déesse consommation, j’ai envie d’écrire sur des difficultés personnelles actuelles. Je suis dans ce que j’ai envie d’appeler mon nadir.

Le nadir, c’est un mot que j’ai appris à la fac de médecine. On l’emploie pour parler du point le plus bas dans le comptage des globules blancs après une chimiothérapie. La chimio déglingue toutes les cellules qui se divisent. Elle tire dans le tas. Et même les bonnes choses foutent le camp.

Donc, voilà ! En ce moment, je suis dans une sorte de cuvette. J’imagine ça comme un petit personnage de jeu vidéo qui serait coincé dans un tableau. Un petit skater qui ferait comme une bille dans une demi-sphère : j’oscille pour finir au point mort.

Là où ça se mesure le mieux c’est dans le sport. Vous savez si vous passez de temps en temps par ici que j’aime collectionner les données sur mon activités sportives pour le plaisir et aussi un peu sérieusement pour « optimiser » ma pratique et éviter le surentraînement ou les blessures.

Pas de bol, ça n’a pas trop marché finalement. Je suis dans une grande fatigue. Je patauge. Je ne peux plus suivre mon groupe de copains à vélo, et ça ça me fait sacrément mal au derche. Dont acte, la machine ne suit plus, mes pulses sont 20 points plus hautes que d’habitude sur le vélo. Je n’avance pas à pied. Le positif en ce moment, c’est mon plus grand plaisir à nager grâce à l’utilisation continuelle du pull-buoy et quelques réglages techniques que vous avez pu découvrir là.

Ma fatigue a vraisemblablement plusieurs origines : personnelle et professionnelle. L’implication sérieuse sur plusieurs fronts m’a usé. Oh ! je ne sens pas du tout exemplaire en matière d’investissement dans tel ou tel domaine, mais je le ressens comme ça.

Pas besoin de plus de détails : je suis las.

Mais.

Je réfléchis à des actions concrètes pour améliorer les choses, j’ai des idées, j’ai des espoirs. Il y a déjà des choses qui travaillent pour que ça aille mieux. Le sport m’a appris qu’après des périodes difficiles, du mieux peut venir soudainement. Un petit déblocage de rien du tout sans même qu’on l’ait senti venir. J’y crois.

Bon. C’est pas facile facile ou gagné gagné hein. On n’est pas chez Topito ici : « le top 10 des trucs pour vous sortir de la morosité, de la fatigue et du burn-out ! » Et donc pour un coup, je vais garder pour moi mes défenses internes.

Je veux juste pointer un petit truc : les réseaux sociaux. Enfin, pour un presque-déjà-vioque : Facebook, et un peu, les relations dans les applis de sport.

Je trouve que tout comme la consommation de mauvaises nouvelles chroniques sur les sites d’information, la consommation de statuts faire-valoirs* sur les réseaux sociaux peut aussi user le moral. Tout comme la publicité à laquelle on se dit insensible au départ peut nous influencer.

Nous partageons surtout ce que nous trouvons cool, ce qui n’est pas cool et qui est partagé relève souvent de la grande cause et/ou de la bobologie (IMHO) C’est pas facile de dire que nous n’allons pas bien. Plein de choses intimes sont partagées sur ces réseaux, mais j’ai l’impression que ces outils ne sont pas encore intégrés à ce point dans ma génération née avant 1983 (date pifométrique).

J’aime ces technologies et ce qu’elles m’apportent, mais je prends aussi conscience de leur toxicité variable selon notre moral.

Je vous laisse, il faut que je passe à l’action.

 

*substantif adjectivisé pour l’occasion, je n’ai pas trouvé l’inverse de substantivation si quelqu’un sait dans la salle qu’il se manifeste !)

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I have a dream…

… bon tout petit hein…

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