Catégorie : voyage
Pendant l’hiver 2020-2021, alors que la deuxième vague de covid nous a bien tabassé en octobre je perdais toute illusion de faire des compétitions facilement durant le printemps été 2021. Il fallait que je trouve quelque chose qui me servirait d’objectif sous peine de déprimer. J’ai un moment nourri le projet de faire un équivalent d’Ironman en montagne. L’idée me plaisait vraiment, mais la logistique était vraiment compliquée (voiture à poser à T2 à l’avance…) et je n’ai pas réussi à trouver des copains pour m’accompagner (que ça soit pour le fun mais surtout pour la sécurité sur la partie nocturne trail en montagne). You Tube m’a poussé devant les yeux le reportage de France TV Sport sur le BikingMan Corsica.
12 janvier 2019, huit heures du matin. J’ai mis mon pantalon de jogging le plus classe (je n’en ai qu’un). Je suis dans une grande salle à manger d’un hôtel quelque part en Pologne. L’endroit ressemble à un réfectoire de colonie de vacances avec ses deux longues tablées parallèles. Les grands gamins en vacances sont majoritairement des « WASP » des quatre coins de la planète venus rencontrer Wim Hof et sa méthode. Et il est là, au fond de la pièce, en short, pieds nus avec un t-shirt jaune délavé sale et une sorte de poncho-couverture. Il danse sur du Michael Jackson devant des hipsters assis en lotus sur des tapis de yoga. Derrière lui, d’immenses baies vitrées dévoilent un panorama de collines enneigées. Je respire profondément. C’est vraiment lui que je suis venu rencontrer ? Je ne connais rien de la méthode, je ne m’y suis même pas initié, un concours de circonstances m’a emmené là. Le blogging n’est pas innocent dans l’affaire. Avant d’arriver là, je me suis juste fait des noeuds au cerveau en lisant des trucs sur la méthode Wim Hof sur des blogs d’individus particulièrement bizarres. Et je dois bien dire que tout ça m’a fait peur. Je suis donc dans une forme d’hypervigilance.
Wim gueule comme une rock-star : « HELLO EVERYBODY ! HOW ARE YOU DOING ? LET’S DANCE ! » Et là 80 gogos à jeun dansent à 8h03 dans un réfectoire en Pologne. C’est un peu le premier effet Kiss Cool. Trois minutes après ce petit dérouillage musculaire : « – HOW DO YOU FEEL ?! GOOD ?! LET’S GO OUTSIDE ! – YEAAHHHH !! »
Nous voilà pieds nus dans la neige, en t-shirt, à faire les guignols. Wim fait un trépied dans la neige, tout le monde essaye de l’imiter. C’est mi inquiétant mi amusant. Ça pince sévère au niveau des pieds. C’est fou comme cette partie du corps qui nous soutient peut être sensible au froid ! Au bout de quelques minutes, la troupe repasse à l’intérieur. La plupart des faces sont hilares, quelques uns ont des visages plus préoccupés, crispés par la morsure du froid. J’alterne à haute fréquence entre ces deux états.
Tout le monde s’installe sur des tapis de yoga et Wim entame un discours de gourou sur le fonctionnement du monde, l’impact de l’argent, Big Pharma, la santé… il veut redonner le pouvoir à chacun de s’auto-guérir. Je suis très mal à l’aise avec ce discours. Wim Hof est un vrai tribun, l’audience est captivée. En transe. Nous sommes alors guidé dans des exercices de respiration. La musique tribale favorise la dissociation. L’hyperventilation appelle l’hyperventilation, c’est très bizarre. Nous voilà une centaine de spasmophiles réunis. Une part de moi reste en alerte, une autre part de moi m’encourage à jouer le jeu après tous ces kilomètres faits. « FULLY IN ! LET IT GO ! » Je me sens bizarre. Les fourmillements dans les doigts apparaissent. J’ai l’impression que quelqu’un fait un malaise dans un coin. Wim gère ça en mode Crocodile Dundee.
Comme on est saisi en rentrant dans l’eau froide, on est saisi par la méthode Wim Hof. Je sors un peu sonné par cette entrée en matière et je me demande sincèrement ce que je vais faire là pendant une semaine, surtout s’il faut se coller en alcalose profonde avec un bataillon de zombies !
Dans la deuxième partie de cette première matinée, des groupes sont formés et nous voilà associés à un instructeur. Le nôtre sera Bart. Un des plus anciens lieutenants de Wim. Contact avenant, déconneur, on l’imagine plus au bar d’une boîte belge à la mode qu’en expert en quoi que ce soit. Mais ma condescendance est vraiment mal placée car je ne suis rien du tout ici. Notre groupe s’appellera les « Artic Outlaws ». Comme dans un séminaire de team building, nous voilà tous assis en cercle à se présenter succintement et on apprend les prénoms de chacun. Chacun doit refaire tout le cercle jusqu’à soi tous ceux qui le précédaient. C’est con mais j’ai trouvé ce truc efficace, d’ailleurs, je pense me souvenir assez bien de la configuration du cercle et des prénoms des gens plus de deux ans après.
On essaye ensuite d’en savoir un peu plus sur les motivations de tout à chacun pour ce stage. Pas (encore) de grands épanchements psychologiques, on entend « curiosité », « mon pote m’a trainé ici », « je suis la méthode depuis longtemps et je veux devenir instructeur », « je veux diminuer des douleurs articulaires », « j’ai lu tel bouquin et ça m’a fasciné », « j’ai vu Wim guider des gens dans la montagne en short », etc. Il faut ensuite apprendre à connaître encore un peu plus son voisin de gauche par le jeu d’une mini-interview.
Repli égocentrique ou sympathie mal placée, je demande à ma voisine ce que j’aurais aimé qu’on me demande. Histoire de crever un peu l’abcès sur mon malaise. Ca fait moins de 24 heures que je suis dans cet hôtel mais je ne me sens pas bien, surtout à cause du discours de gourou de Wim Hof. Je demande alors à ma voisine « L » ce qu’elle ressent précisément en ce moment. Hic et nunc. Elle éclate en sanglots et part se réfugier je ne sais où. J’ai l’air bien con. Une instructrice en devenir part immédiatement la rassurer. « L » revient après de longues minutes. On a fini tout le tour des interviews des autres. Va falloir que je me débrouille avec ça. Je bricole une solution valorisante pour « L », une touche d’empathie et la crise semble éloignée. Nous avons besoin d’une pause. Chacun regagne ses quartiers.
Déjeuner en grandes tablées, buffet simple et bon, les gens papotent en anglais. Tous super excités, ils n’ont que les mots « cold », « breathing », « wim » et « amazing » à la bouche. Hum. Je suis dans l’inconfort, pas vraiment celui que je suis venu chercher, mais dans l’inconfort c’est certain.
to be continued
Hello !
Je vous propose une petite mise à jour par rapport à mon dernier billet sur la photographie avec un iPhone 11 Pro.
J’ai réussi à vendre tout mon matériel photo reflex. Certain trouveront ça dingue mais j’aime l’idée que le produit ait une deuxième vie. La vente a pris du temps, le marché de la photo reflex est baissier et probablement encore plus compliqué par le fait que les montures hybrides sont recherchées par les plus jeunes attirés par la vidéo. Mais j’ai tenu bon, je suis resté patient et en bon élève de Marie Kondo, j’ai lutté contre l’encombrement et j’ai repoussé le concept de « garder-au-cas-où. »
Je suis parti en vacances avec uniquement l’iPhone. Je n’ai pas de système de stabilisation passif ou actif (le test du gimbal DJI Osmo Mobile 3 par la chaîne You Tube Nowtech m’ayant convaincu que j’allais m’encombrer pour rien). Pas de lumière supplémentaire non plus même si j’ai été tenté. J’ai quand même acheté un trépied/selfie stick très léger pour une utilisation ponctuelle (2-3 fois en 15 jours). L’idée de garder un encombrement minimal m’a guidé !
Les points très positifs :
Pendant l’été 2019, j’ai vraiment ressenti la baisse du plaisir lié à la photographie. Mon ordinateur de 2012 pédalaient dans la choucroute, le disque saturait vite avec les image RAW de 20 Mo et les retouches étaient poussives. Tout ça est amplifié par le fait qu’avec un boîtier reflex, j’ai la rafale facile… bref, c’était un peu la corvée de trier les photos.
J’ai donc pris la décision d’acheter un iPhone 11 Pro vu les progrès de cet appareil en matière de photo et de revendre mon boitier Nikon D600 avec ses objectifs.
Voici quelques photos que j’ai prises récemment.