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Lactatémie en natation

Mon Lactate Pro 2 m’a lâché en novembre à peu près en même temps que mon Canyon Speedmax, mais amor fati, j’en ai recommandé un illico presto pour continuer à m’amuser avec mes données physiologiques.

Depuis quelques mois, l’usage de l’analyseur de lactate de terrain (point of care device) s’est « démocratisé ». Mimétisme des champions, niveau global des amateurs qui monte et apparitions régulières sur les réseaux sociaux des pros sont probablement à la racine de cette épidémie de finger pricking !

J’ai donc récupéré récemment un nouveau Lactate Pro 2 et j’ai refait un test à la piscine. Je sais que ma lactatémie est élevée en nageant et je voulais faire un nouveau test.

De bon matin, après un petit déjeuner classique comprenant pain, confiture, œufs au plat, direction la piscine. C’est parti pour au moins 1000 m le plus cool possible. Si je n’avais pas eu froid, cet intervalle très cool aurait été vraiment un pur bonheur. Finalement, je prolonge un peu histoire d’avoir plus de 20 minutes. Je nage 26:45 à allure moyenne de … 2:14/100 m !!! je ne nage jamais si lentement à l’entraînement. Fréquence cardiaque moyenne 87 bpm ! Fréquence max 102 ! Sur terre, je pense que ça serait l’équivalent d’une marche rapide. Je sais bien que je ne peux pas transposer la fréquence cardiaque debout sur terre et allongé dans l’eau. Par habitude, je dirais qu’on peut facilement mettre 15 bpm d’écart pour moi. Mesure de la lactatémie en sortant du bassin, après avoir pris soin de ne pas faire d’effort superflu (<mode cyclo>), bim 1,9 mmol/L, contrôlé à 2,1 mmol/L deux minutes plus tard.

Un thé, une discussion très cool avec T et un pipi plus tard, je suis congelé mais je dois m’élancer pour 1000 m rapide. Je n’ai pas d’objectif de chrono (et je m’en fiche sincèrement) je veux juste être au ressenti « course », pas plus vite qu’à bloc ! Dès 300 m je sens les bras « lourds ». Le souffle est très rapide. Le cerveau ne peut plus penser. Je suis bien zone rouge. Mesure de la lactatémie après 1 km rapide : plus de 8 mmol/L. C’est l’équivalent d’être vraiment à fond pour moi. Ma fréquence cardiaque moyenne pendant l’intervalle est de 134 (biaisée par le fait que je sois parti très reposé) pour un max à 148. j’ai fait le gros de l’exo à plus de 140 de FC ce qui correspond aux fréquences cardiaques que j’observe en course. A titre de comparaison, à 148 (80% FCmax) de FC sur le home-trainer je suis aux alentours de 195 W (65% PMA/78% FTP) pour 1,9 mmol/L de lactatémie.

C’est complexe d’être formel sur ce qui se passe. Mon hypothèse principale est que j’ai très peu de fibres musculaires de type I (lente, fibres rouges) et/ou que j’ai très peu de « lactate shuttling » entre mes fibres de type II dans les bras et les fibres de type I dans les bras. En gros il me manque 5000 heures d’entraînement en natation dans ma jeunesse qui aurait pu développer cette capacité. (Je n’ai que 800 heures de natations comptabilisées depuis ma pratique des sports d’endurance)

L’autre constat, c’est le coût énergétique de la branche natation d’un triathlon. Si je la fais à fond, sur un format half, ça devrait durer environ 35 minutes pour moi. Si j’extrapole un débit de glycolyse à partir de la lactatémie que j’obtiens sur le test du jour, je pense que je crame de l’ordre de 100 g de glucides juste pour la partie natation. c’est très important ! En comparaison, si je suis bien préparé à vélo, je pense pouvoir rouler entre 190 et 200 W pour un coût glucidique de l’ordre de 90g/h (soit deux fois moins) et la branche vélo me couterait de l’ordre de 250 g de glucides. Natation intense + vélo, je serais grosso modo à 350 g de glucides cramés. Or j’ai déjà observé sur le vélo que lorsque je consommerais 2/3 de mes stocks de glycogène, ma capacité à produire un effort constant s’effondre…

Est-ce qu’il faudrait que je fasse plus d’endurance très lente à la piscine ? Est-ce que je dois nager à moins de 2:00/100 m pour rester dans une zone de vraie endurance ?

Pour l’anecdote d’autres mesures de la lactatémie à la piscine qui vont dans le même sens que ce que je raconte aujourd’hui :

https://www.strava.com/activities/6572859069

https://www.strava.com/activities/6588118154

https://www.strava.com/activities/7374999032

 

My Lactate Pro 2 broke down in November at about the same time as my Canyon Speedmax, but I recommended one immediately to continue to have fun with my physiological data.

Since a few months, the use of the point of care device has become more and more popular. Mimicry of champions, rising global level of amateurs and regular appearances on social networks of pros are probably at the root of this finger pricking epidemic!

So I recently picked up a new Lactate Pro 2 and retested at the pool. I know my lactate is high from swimming and I wanted to retest.

Early in the morning, after a classic breakfast of bread, jam and fried eggs, I headed to the pool. Here we go for at least 1000 m as cool as possible. If I hadn’t been cold, this very cool interval would have been a pure happiness. Finally, I extend a bit to have more than 20 minutes. I swim 26:45 at an average pace of … 2:14/100m!!! I never swim that slow in training. Average heart rate 87 bpm! Max heart rate 102! On land, I think that would be the equivalent of a brisk walk. I know I can’t transpose heart rate standing on land and lying in the water. Out of habit, I’d say you can easily put 15 bpm difference for me. Measured lactatemia as I got out of the pool, after taking care not to make any unnecessary effort (<cyclo mode>), bim 1.9 mmol/L, checked at 2.1 mmol/L two minutes later.

A tea, a very cool chat with T and a pee later, I’m frozen but I have to go for 1000m fast. I don’t have a time goal (and I really don’t care) I just want to be at the « race » feeling, not faster than full speed! From 300 m I feel my arms « heavy ». The breath is very fast. The brain can’t think anymore. I am in the red zone. Measurement of the lactatemia after 1 km fast: more than 8 mmol/L. That’s the equivalent of being really hard for me. My average heart rate during the interval is 134 (biased by the fact that I started very well rested) for a max at 148. I did most of the exo-run at more than 140 HR which corresponds to the heart rates I observe in races. As a comparison, at 148 (80% FCmax) HR on the home trainer I am around 195 W (65% PMA/78% FTP) for 1.9 mmol/L of lactate.

It’s hard to be sure what’s going on. My main hypothesis is that I have very few type I muscle fibers (slow, red fibers) and/or that I have very little « lactate shuttling » between my type II fibers in the arms and the type I fibers in the arms. Basically I am missing 5000 hours of swimming training in my youth that could have developed this ability.

The other observation is the energy cost of the swim leg of a triathlon. If I do it hard, on a half format, it should take about 35 minutes for me. If I extrapolate a glycolysis rate from the blood lactate I get on the test of the day, I think I’m burning about 100g of carbs just for the swim portion. that’s very important! In comparison, if I am well prepared on the bike, I think I can ride between 190 and 200 W for a carbohydrate cost of about 90g/h (that is to say twice less) and the bike leg would cost me about 250 g of carbs. Intense swimming + cycling, I would be roughly at 350 g of burned carbs. But I have already observed on the bike that when I use up 2/3 of my glycogen stocks, my capacity to produce a constant effort collapses…

Should I do more very slow endurance at the pool? Do I need to swim under 2:00/100m to stay in a true endurance zone?

For the record other lactate measurements at the pool that are along the same lines as what I’m talking about today :

https://www.strava.com/activities/6572859069

https://www.strava.com/activities/6588118154

https://www.strava.com/activities/7374999032

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2 réponses sur « Lactatémie en natation »

c’est hyper intéressant ! des lectures que j’ai pu faire sur les épreuves longues d’effort intense, il est conseillé d’avoir une réhydratation sucrée qui permet de prolonger un effort sans trop taper dans les réserves de sucre.
Je faisait 50% soda (noir et rouge) et 50% eau.

Intéressant ce post 🙂 Tu es surement plus calé que moi là dessus mais est ce que la lactatémie n’est pas aussi un marqueur de l’hypoxy, et l’hypothèse que je ferais serait que bien que l’intensité reste faible, une ventilation insuffisante (technique de respi ?) serait à l’origine de ce taux de lactates élevés ? J’use aussi pas mal d’énergie dans l’eau, même à des FC beaucoup plus basses, je suppose à cause du froid (je suis super frileux :P)
PS : un plan pour faire l’acquisition du Lactate Pro 2 à bon prix ?

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