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Courir à jeun : pour ou contre ?

Pourquoi courir à jeun ? Il y a-t-il un intérêt pour améliorer la performance ? Il y a-t-il un intérêt pour favoriser le métabolisme des lipides ?

Pourquoi courir à jeun ? Il y a-t-il un intérêt pour améliorer la performance ? Il y a-t-il un intérêt pour favoriser le métabolisme des lipides ? Quels sont les bénéfices ?

Je ne comprends pas l’enthousiasme du coureur qui veut s’entraîner à jeun. Alors, las de lire à droite à gauche des articles creux de sites webs qui se recopient entre eux j’ai essayé de creuser la question de l’entraînement à jeun. Verdict.

Alors voilà, ça va être simple : je n’ai pas trouvé d’article scientifique qui m’ait persuadé de  courir à jeun. Merci. #bisou

Avertissement : la littérature de sciences du sport s’articule autour de deux concepts : soit l’entraînement se fait à jeun le matin, soit un entraînement se fait dans la même journée qu’un autre (entraînement avec des réserves diminuées en glycogène). Les chercheurs s’intéressent  à l’optimisation des performances et à la compréhension des changements métaboliques chez des athlètes de haut niveau.

Plusieurs travaux bien menés montrent que l’entraînement avec moins de sucre disponible favorise l’utilisation des lipides. Ceci s’objective avec de plus grandes activités enzymatiques impliquées dans la béta-oxydation. Mais la très grande majorité des articles qui mesurent la performance des athlètes à la fin du programme d’entrainement ne montre pas de différence entre l’entrainement selon les apports de glucides. Pas de miracle métabolique !

En fait je vois deux pistes pour expliquer ça :

  • l’entraînement à jeun permet moins d’intensité dans les efforts, il en découle moins de stimulation adaptative
  • l’une des principales améliorations avec l’entrainement est la facilité à métaboliser les glucides , en apportant moins de sucres, on ne permet pas de progrès dans cette filière

En fait certains chercheurs trouvent même que d’optimiser les apports glucidiques pendant l’entraînement et de toujours travailler en situation optimale est bénéfique pour augmenter l’efficacité du métabolisme glucidique. A l’heure actuelle, les sociétés savantes de médecine du sport ne recommandent pas l’entraînement à jeun.

Alors voilà, qu’en retenir pour le sportif amateur ? Et bien pas grand chose ! Courir à jeun ou gonflé de glycogène ne risque pas de changer grand chose à la performance. En voyant le verre à moitié plein on peut se dire qu’il est aussi tout à fait possible de faire des entraînements à jeun et/ou de cumuler deux entraînements dans une même journée.

Enfin, il faut bien se rappeler que les études au laboratoire (peu de sujets, efforts standardisés…) restent décalées par rapport à la vraie vie et leur transposition dans le milieu amateur reste hypothétique.

mitochondrie

P.S. si vous comptez maigrir faites plutôt de la musculation que de la course  à pied !

1.
Maughan, R. J. et al. Fasting and sports: a summary statement of the IOC workshop. Br J Sports Med 46, 457 (2012).
1.
McConell, G. Does training fasted make you fast? J Appl Physiol 106, 1757–1758 (2009). Download
1.
Yeo, W. K. et al. Skeletal muscle adaptation and performance responses to once a day versus twice every second day endurance training regimens. J. Appl. Physiol. 105, 1462–1470 (2008).
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Burke, L. M. Fueling strategies to optimize performance: training high or training low? Scand J Med Sci Sports 20 Suppl 2, 48–58 (2010).
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De Bock, K. et al. Effect of training in the fasted state on metabolic responses during exercise with carbohydrate intake. J. Appl. Physiol. 104, 1045–1055 (2008).
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Cox, G. R. et al. Daily training with high carbohydrate availability increases exogenous carbohydrate oxidation during endurance cycling. J. Appl. Physiol. 109, 126–134 (2010).

11 réponses sur « Courir à jeun : pour ou contre ? »

Oh la provocation : maigrir en faisant de la musculation au lieu de dire prendre du volume de viande et perdre de la graisse 🙂

Salut !

Lorsqu’un pratiquant de sport d’endurance fait de la musculation en complément de sa pratique il n’y a pas de prise de masse cf les cyclistes norvégiens comme tu l’as lu dans S&V 🙂 #voilà

Et le plaisir qu’apporte de courir à jeun ? Surtout tôt le matin.
Il n’y a pas que la performance .
Ce plaisir n’existe que si je cours moins d’une heure. Au delà d’une heure , il faut que je déjeune avant.
Je n’étais pas d’étude exhaustive de la littérature.
C’est mon expérience personnelle que je partage

Bonsoir,

dans tout cela, ne vaut-il pas suivre son sentiment et sa propre expérience? Surtout, ne faut-il pas perdre de vue que tout effort physique doit se faire avec du plaisir afin qu’on s’accroche?!

Je suis toujours une non-sportive qui fait un petit tour matinal en forêt entre 10 à 15 kms. Ma moyenne en heure varie entre 4,77 à 5 kms/h – pas mal pour des articulations souffrantes. Mes toutounes se régalent et ont une silhouette d’athlète! il faut voir leur muscles.

Bonne soirée

@chantal @cossino

Je suis d’accord, chacun trouve son plaisir au fil de chemins différents.

Le propos de mon billet c’est de démonter un peu le mythe comme quoi courir à jeun c’est super pour maigrir, s’entraîner à brûler les graisses, reculer la rencontre avec le Mur… rayons la mention inutile.

Ce que je sais est que le jour où je ne peux point faire mon petit tout en forêt, je mange beaucoup et plus je marche, moins je mange. Surtout, mon abus en chocolat noir passe mieux avec la marche que sans!

Bonne continuation dans vos exploits! J’aspire nullement à les suivre, mais j’aime l’intérêt et la passion qui se cache derrière.

Si j’arrive à « motiver » mes chiens, j’envisage un tour à 20 kms. Mais bon, pour l’instant elle disent no! Il faut que cela leur plaisir aussi, sinon c’est galère.

Bonne soirée

Bah moi la course à pied (en amateur) ça m’a fait pas mal maigrir (-10 kg) et ce de façon durable alors que ça n’était pas le but au départ. En dehors de toute considération glucido-métablolico-krebsienne Je trouve que le fait de courir en soi régule l’appétit 🙂

ça peut changer des choses pour certains mais la régulation de l’appétit et du poids est tellement complexe que la course à pied est loin d’être la panacée dans ce domaine.

En ce moment, j’essaye plutôt de m’entraîner estomac plein, pour être capable de m’alimenter en course longue. Donc c’est carrément l’inverse 🙂

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