Catégories
médecine nutrition

E40 E42 E43 E44.0 E44.1

La dénutrition à l’hôpital est endémique. Selon les enquêtes de prévalence près de 40% des patients hospitalisés sont atteints.

Question simple : comment se fait-il que si peu de médecins soient sensibles à une pathologie qui touche près de 1 patient sur 2 ? habitudes, manque de formation, manque de moyen d’évaluation?

En tout cas il nous incombe à tous, soignants, de lutter contre l’auto-cannibalisme hospitalier. Le pronostic des patients est en jeu.

Insuffisant cardiaque cachectique, insuffisant respiratoire aux muscles défaillants, insuffisant rénal qui voit son aminogramme s’effondrer pendant la dialyse, cirrhotique au maillon intestinal faible, patient âgé en traumatologie qui glisse au fond du lit creusant peu à peu des escarres, enfant en croissance atteint d’une maladie inflammatoire chronique, polytraumatisés et grands agressés de la réanimation… tous méritent une attention nutritionnelle.

Un phénomène qui me frappe vraiment est la bizarrerie logistique de l’hôpital qui fait dîner les patients à 18h30 et qui leur sert ensuite un petit-déjeuner entre 8h et 9h… plus de la moitié de la journée est ainsi passée à grignoter du muscle si important pour préserver l’autonomie du patient, son immunité et son métabolisme.

Poids, perte pondéral voilà des indicateurs fiables et peu onéreux : utilisez les !

Enrichir les repas, proposer des compléments alimentaires (dont un le soir après le grignotage de 18h30…) et réfléchir à des indications de nutrition artificielle. Voilà des solutions pas si compliquée à mettre en oeuvre dans la majorité des cas où la voie entérale est disponible.

J’aime l’aphorisme provocateur qui rappelle que la dénutrition est la principale cause de SIDA. Souvenez-vous en.

(Dans le sens où la dénutrition entraîne une défaillance immunitaire évidemment, aucun lien avec le VIH… mais vous aviez compris…)

Merci pour eux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *