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Le serrage de mains

J’aime bien ma dentiste. Après quelques errances pour trouver un praticien qui me convenait, je suis content de la qualité de ses soins et de son sérieux. Mais il y a un truc qui me chiffonne. Sous couvert de propos « hygiènistes » elle a décrété qu’elle ne serrait plus les mains. Pas de contact physique pour se saluer.

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Je suis mi-figue mi-raisin.

Toucher quelqu’un pour amorcer un lien me parait important. Surtout dans une relation soignant-soigné…

Et vous qu’en pensez-vous ? Quelle pratique avez-vous ?

11 réponses sur « Le serrage de mains »

Je serre systématiquement les mains des patients, et je le fais même faire aux enfants assez tôt. Serrer la main et regardant l’autre dans les yeux, c’est l’entrée en matière indispensable, le top départ de la consultation.
Et puis, il est amusant avec les années de commencer à palper quel va être le profil relationnel du patient rien qu’au déroulement et au tonus du serrage de main.
Alors, je serre les mains avant, et après la consultation, aussi pour bien la ponctuer: après serrage de main, plus de « pas de porte » possible.
Et comme il faut de l’hygiène dans notre travail, je me lave les mains très souvent, ce qui me vaut régulièrement ce commentaire: « Vous avez les mains froides ».

Je suis comme toi : j’apprécie le serrage de main à l’accueil et à la fin de la consultation. Surtout à la fin d’une consultation difficile, où il s’accompagne d’une phrase d’encouragement ou d’un regard appuyé.
Mais parfois, (souvent en fait !), pour le serrage de main d’arrivée, il m’arrive de « me prendre des vents » par les patients !!! Oo

Bonjour,
A mon avis, il existe une différence entre un soin dentaire et un soin médical qui réside dans le lien soignant-soigné que chacun requiert. Dans le deuxième cas, il y a généralement besoin d’un soin personnalisé et donc nécessité d’une connaissance assez intime du patient par le médecin. Dans le premier, le soin est généralement choisi en fonction de critères physiques d’examen et un lien fort n’est pas vraiment nécessaire.
Cela dit, c’est une position un peu extrême à mes yeux.
Confraternellement.

Je serre les mains de tous, tout le temps, même des petits.
Je pense que c’est une entrée en matière minimale vis à vis de celui qui va être scruté par l’interrogatoire et l’examen clinique quelques instants plus tard. Je le pratique au début et à la fin de la consultation. Accompagné d’un mot d’un regard, il en dit assez long sur le patient, même et peut être aussi surtout quand on le connait ou le voit régulièrement.
Je ne me vois pas procéder autrement.

Je ne serre jamais la main, par hygiène et sinon je ne ferai que serrer des mains toute la journée. Et il y a des mains qui ne sont vraiment pas engageantes, désolée.
Pour ce qui est des autres codes de politesse, je les respecte : Bonjour, bon appétit, etc et sourire. Est-ce que lors de vos visites à domicile vous serrez aussi les mains de vos patients ? Ou est-ce que ce contexte change la donne ?

Pour ce qui me concerne je ne me déplace à domicile que dans le contexte du SMUR, la situation est alors un peu différente. Mais si le patient est stable, je ne m’affranchis pas d’un contact physique bienveillant.

Je serre systématiquement les mains, ce que les patients me reprochent parfois.
Mais uniquement à la fin de la consultation (sauf ceux qui la tendent au début bien sûr !), sans que ce soit un « principe » mais parce que ça m’est naturel.
C’est une façon de sceller la consultation.

En fait cela dépend de la pratique et des capacités de mes patients. Je m’explique.

En bossant en libéral, je serrais systématiquement la main. Le premier contact est important et le serrage de main est très culturel. Mon collègue avaient des patients hommes très religieux, ils ne m’ont jamais refusé de me serrer la main mais quand je les connaissais je les saluais d’un mouvement de tête.
Je serrais la main aux enfants aussi, je suis contre le fait de forcer un enfant à faire un bisou, c’est un geste tendre et intime qui ne peut être que donné et non exigé.

Évidemment, je me lavais les mains un nombre incalculable par jour. J’avais même des SHA dans ma voiture avant même que celles-ci soient préconisées sur l’hôpital.

Passant dans le monde de la réanimation, les positions du patient évoluent et les mesures d’hygiène aussi. Ceux qui sont intubés, ventilés, sédatés et bien je leur parle, je me présente mais je ne vais pas leur serrer la main mais toucher leur épaule.
Lorsqu’ils sont réveillés mais qu’il existe un déficit des membres supérieurs à type neuropathie de réa, dans un premier temps, je ne leur serre pas la main mais continue sur la main sur l’épaule avec un signe de tête pour ne pas que la tentative de contact soit un échec car ils sont paralysés .
Quand ils recommencent à retrouver une mobilité des membres supérieurs, je serre la main en début et fin de séance. Bien souvent, le serrage de main en fin de séance est plus difficile car je met ma main plus haut ou un peu plus loin, le dernier effort avant la route pour que cette séance se termine au minimum avec un grand sourire ou un éclat de rire même parfois.

Serrer la main est un geste social fort, qu’il ne faut pas négliger mais qu’il faut adapter parfois suivant la culture et les possibilités du patient. Les maitres mots étant politesse et respect.

Ca dépend:
-en libéral je serre la main au début et à la fin de la consultation, parce que je vais chercher le patient en salle d’attente et que je le raccompagne au seuil du cabinet.
-à l’hôpital, le patient est déjà dans la salle d’examen quand j’y entre, sur la table, à moitié à poil, avec une serviette pour préserver un peu de pudeur. Je dis bonjour et me présente, mais serrer la main dans ces conditions me parait un peu incongru, et la plupart des fois où je me suis avancé la main tendue, le patient n’a pas compris ce que je voulais faire.

Je ne sais pas si c’est très rationnel de ne pas serrer la main dans un but hygiénique. Surtout depuis les SHA qui facilitent bien la désinfection fréquente.

Intéressant… Le contact physique peut être vécu comme un premier lien, ou au contraire comme une intrusion dans l’intimité. Qui a raison, qui a tort ? Je ne tends pas systématiquement la main aux médecins, j’attends qu’ils le fassent (ou pas). Mais en aucun cas je ne formalise de ce détail. D’autres signes sont plus importants à mon avis : l’écoute, le regard.

Je serre la main à tout le monde, enfants compris dès 3 à 5 ans. La consultation est un engagement personnel.
Je me passe de la solution hydro-alcoolique sur les mains avant la consultation (même si ça fait tiquer certains après le serrage de louches).
Et, un médecin qui touche pas a, avec moi, un préjugé défavorable.

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