J’adore me déplacer en vélo.
Le vélo ne nous laisse pas le choix. On est dehors, on quitte nos territoires protégés. La zone de confort est derrière nous. Mais, en fait, c’est à ce moment que je me sens bien. Je respire et je sens les éléments, l’humidité, les odeurs, le bruit de la ville…
Les jambes commencent à tourner doucement. Première partie, l’échauffement. Je passe en mode vigilant, à l’écoute de mon corps et alerte sur le terrain environnant.
Je croise les premières voitures. Le vélotaf exige de la concentration et de l’anticipation. C’est triste mais nous devenons con en voiture : nous alternons entre l’agressivité et la déconnexion du monde qui nous entoure… Ma route est donc une préparation à la journée qui s’annonce : observer et anticiper. Chaque fois que je décroche et rentre dans des cheminements de pensée biscornus je le regrette, je me mets en danger. je dois soutenir mon attention sur ce que je suis en train de faire.
Je suis enfin sur le chemin de halage. Slalom entre les flaques ? un peu. Foncer tout droit ? parfois. La route est la même mais je passe à des endroits différents chaque jour. Je suis éclaboussé. Joie de ressentir plus que dégoût de l’eau boueuse. Mon armure de vêtements techniques me donne confiance, j’avance !
Slalom et raidillon. Les jambes tournent vite, je travaille en vélocité. Travail d’équilibre sur un passage étroit, je rejoins malheureusement le flux des voitures.
La longue ligne droite. Celle où il faut que je me bagarre pour gagner ma bande de macadam. Je passe sur la plaque. Travail de force pour les grands muscles. Je reste bien assis et j’appuie.
J’arrive au carrefour dangereux. Là pas de blague. Ils sont surexcités dans leur boîte de conserve. Les infractions sont légions. Je m’accroche au poteau. Cleared to cross !
La montée finale. Içi c’est la zone de compétition. La testostérone pousse quelques cyclistes à se tirer la bourre. Je joue parfois le jeu, je le provoque parfois. Suer dans la dernière ligne droite. L’effort avant le travail. Une mise en jambe.
La grille. Le nombre de vélos accrochés est la jauge du courage des travailleurs. Seuls les indéfectibles vélotafeurs sont toujours là. Clic-clac. Cadenas. Le casque sous le bras je traverse en apnée la cour des miracles. Let’s rock n’ roll.
14 réponses sur « Vélotaf »
hihi 🙂
Je me suis fait offrir un fixie sur mesure pour mon anniversaire et je ne me déplace plus qu’avec lui : un vrai bonheur. Comme tu le dis ça nécessite de rester concentrer : les portières, les voitures qui déboulent, qui stationnent sur ta voie, les piétons aussi qui errent dans ta bande où tu slalomes entre les débris de verre et de branchages.
Le look urbain est remplacé par le look sportif de base, efficace, peu seyant mais visible de loin. A l’arrivée c’est déshabillage de la tenue de pluie, pas très sexy non plus mais bon.
Sur mon lieu de travail c’est une petite centaine de places de parking avec à l’arrivée la guerre pour y garer sa voiture (moi je m’en fiche j’arrive tôt et je repars tard). Maintenant, en vélo, je suis moins gênant, moins encombrant, plus détaché de tout ça.
Le fixie c’était un choix : zéro vitesses, pédalier bloqué. Je pédale tout le temps, j’accélère la cadence pour accélérer ou je ralentis la cadence pour freiner, roue libre impossible : c’est dérangeant, j’aime bien. Mon petit plateau devant pour le transport de l’ordi et le sac de tri dans le dos avec les affaires de piscine et/ou de muscu selon les jours.
On verra quand arrivera le froid, le vrai froid, celui des étés de Lille… J’essayerai de tenir bon, on a vu de la vie à Lille, même en hiver!
5° ce matin, les gants commencent à trouver un autre justification que la protection en cas de chute
j’ai fait la course avec un héron le long du chemin de halage, il a gagné.
j’ai un singlespeed avec la roue arrière en flip flop. Et ce qui m’empêche de passer en fixe, ce sont les ronds points (et les virages en général) : je touche le sol avec les pédales quand je suis penché. Donc je reste en roue libre pour pouvoir rester avec les pédales décalées. Comment tu fais?
J’vais aussi à l’hosto en vélo avec un vieux VTT de ma mère. Par contre, je néglige pas le style, la classe malgré la pluie ou la neige. Pas de combine, ni de fluo malgré les départ à 6h40 de nuit.
J’ai pas encore sorti les gants, mais écharpe obligatoire.
Ca monte hard, et ca descend hard, je sais pas si j’arriverai à passer des vitesses et de la roue libre avec un fixie.
Je comprends pas ce truc des fixies, dit le mec qui a trois plateaux, 7 pignons et un frein à disque…
@cayetanenis j’ai aussi un compact pour la route hein, mais dans le Bordelais il n’y a pas beaucoup de dénivelé.
Pourquoi un fixie? Parce que j’ai découvert le vélodrome il y a deux ans et que, vraiment, j’adore ça. Les poursuites, les relais, les fractionnés au vélodrome c’est « physique », charnel presque : du bois, de l’espace, une lumière froide et des passionnés.
Me déplacer en fixie me rappelle ces bons moments, ce n’est pas utile, ça fait « mode » (même si la plupart des fixie que tu voies en ville sont juste colorés, sans vitesse et avec roue libre contrairement aux vélos de piste). Le mien est noir et chrome, sobre, pas tape à l’oeil du tout et fonctionnel.
Je suis un petit peu boeuf aussi : j’aime pousser les pédales, en force, mais pas trop longtemps.
@whirmz Pour le look je lorgne sur les POC AVIP mais je me contente pour l’instant de la version du pauvre (decathlon power) http://www.nutri-cycles.com/actualite-materiel-velo-poc-avip-visibilite-securite-et-esthetique-du-cycliste-3-606.html
J’ai pas mal de question équipement :
– avez-vous un casque ?
– comment vous rendez-vous visibles de nuit ? de jour ? (veste ? un modèle de sac ? bandes sur les roues ?)
– comment gérez-vous le froid ? cagoule ? gants ? des modèles qui protègent bien mais restent maniable sur les freins et les manettes ?
Hello,
je mets TOUJOURS un casque. Lorsque je me suis cassé la figure (au sens propre et figuré) je pense que le casque a éviter la plaie d’arcade… bon il a peut-être favorisé ma fracture dentaire par effet rebond mais c’est un débat technique dans lequel je ne rentrerai pas
J’utilise surtout des lampes de qualités, à l’avant j’ai une vraie lampe torche LED que j’adore (fenix PD 20) montée sur un support vélo à 10 euros. Et l’arrière j’ai mis une lampe Knog Blinder que je trouve super (25 euros).
Je ne crains pas trop le froid (fantasme de développer ma graisse brune) mais je porte toujours des gants même en été pour me protéger en cas de chute. Tu peux par exemple prendre des gants de vélo de route hiver, ça fait un bon compromis.
Sinon je porte une veste Gore Tex avec des ouvertures sous les bras si la température monte qui me rend beaucoup de service. C’est une veste type veste d’alpinisme donc il n’y a pas de doublure style moumoute, comme ça je peux l’utiliser toute l’année (avec un tiche l’été et tiche+polaire l’hiver). La veste est bleu claire, ça contribue un peu à la visibilité. J’ai aussi un pantalon en eVent (GoreTex moins cher mais bien) en fond de sac.
J’aime bien les foulards multifonctions type buff, je le mets soit autour du cou si je fais ma chochotte, soit sur la tête.
Pour le sac j’alterne entre un tout petit minimaliste et un gros bazar si je suis de garde (je ramène toujours ma popote)
Je mets aussi des bandes réfléchissantes sur le sac.
Si je dois rouler sur une départementale ou truc dans le genre, alors je mets un gilet en plus.(c’est d’ailleurs une obligation légale)
Vendredi dernier j’ai encore une fois constaté que les automobilistes étaient encore plus agressifs le vendredi soir que les autres jours et j’ai encore failli me faire écrabouiller par un gars qui allait griller un stop (MANU IL FAUT qu’on relance la CU à ce sujet). Comme je sais que c’est un coin à risque j’ai un peu anticipé et j’ai évité le drame mais il n’y a donc guère que notre cerveau qui nous protège en fait. (et je te passe les coups de klaxon agressifs…)
Merci pour ces réponses.
La LED torche, tu l’utilises à la puissance minimale ? Le faisceau n’est pas trop étroit ?
J’aime bien cette LED parce que je peux l’utiliser aussi en dehors du vélo.
C’est vrai que c’est presque un peu trop puissant (je ne la mets pas au max) mais au moins les voitures ralentissent.
Enfin le faisceau est bien, sur les chemins de halage pas éclairés je vois très bien.
J’ai eu plusieurs fois un bon contact avec le site lampesdepoche.com
Bye
les gants c’est ça http://www.nfkb0.com/?attachment_id=5560
Merci pour les tuyaux
[…] Sérieusement, envisagez et essayer de vous rendre à vélo au travail, c’est vraiment top ! […]
[…] ailleurs, le velotaf n’est pas compté dans le temps d’entraînement (volume probable entre 120 et 140 […]